Ce 25 mars, le Sénégal a commémoré la Journée internationale des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Pour le Directeur général du Musée des civilisations noires de Dakar, aujourd’hui encore, cette célébration est «importante». Dans une tribune rendue publique, le Pr Mouhamed Abdallah Ly met l’accent sur les survivances de cette page sombre de l’histoire du continent. «Bien que la traite ait été officiellement abolie au XIXè siècle, son héritage demeure visible à travers les discriminations systémiques, les inégalités économiques et les diverses formes d’oppression qui perdurent à travers le monde», écrit le Pr Ly. Aujourd’hui encore, dit-il, «des hommes, des femmes et des enfants sont contraints à des conditions de travail inhumaines». «Dans nombre de régions du monde, quasiment sur tous les continents, des travailleurs sont exploités dans des carrières et des briqueteries, soumis à des conditions dangereuses et privés de rémunération décente. De nombreux migrants, pris au piège du travail forcé, sont exploités dans les exploitations agricoles où ils peinent à rembourser des dettes contractées dans l’espoir d’offrir un avenir meilleur à leurs familles. Par ailleurs, le trafic et l’exploitation des femmes illustrent une autre facette des nouvelles formes d’esclavage. Ces femmes sont souvent victimes de réseaux de traite qui les dirigent vers des centres urbains prospères tels que le Quartier rouge d’Amsterdam, devenu l’un des marchés du sexe les plus lucratifs au monde», relève le directeur du Musée des civilisations. Tout en insistant sur la nécessité pour les jeunes d’aujourd’hui, comme ceux de demain, d’être «sensibilisés non seulement à l’héritage historique de la traite transatlantique des esclaves, mais aussi, et surtout, aux nouvelles formes d’esclavage», Le Pr Ly rappelle que la célébration de cette date du 25 mars constitue «une occasion cruciale de rappeler ces réalités contemporaines, d’interroger les injustices persistantes et de réaffirmer l’impératif universel de l’égalité des droits».
Par Mame Woury THIOUBOU – mamewoury@lequotidien.sn