Commémoration du 26 septembre : Diomaye sur les traces de ses prédécesseurs

Dans la nuit du 26 septembre 2002, Le Joola, symbole de l’intégration du Sud, a sombré dans les profondeurs de l’Atlantique. Officiellement, 1863 personnes ont péri. Mais, il reste un drame sans visage. Pas de responsable. Le dossier est prescrit au Sénégal. Sans coupable, les familles seront toujours hantées par les démons de la solitude. Pourtant, la bêtise humaine ne devrait pas connaître la prescription. Ce matin, les familles vont se retrouver dans le deuil pour pleurer leurs morts. Seules. Comme une sorte de banalisation de l’évènement qui devrait étreindre tout un pays éploré. Finalement, rien n’a changé : de Wade à Diomaye, les chefs d’Etat ont toujours raté la commémoration de l’évènement, qui les trouve systématiquement à New York.
Par Khady SONKO – Pour les familles des victimes du Joola, ce 26 septembre restera une journée noire. Un moment de tristesse. De deuil. Malgré le temps qui passe, la douleur ne s’estompe pas. Et les pratiques aussi. De Me Abdoulaye Wade à Bassirou Diomaye Faye, on semble être dans une même logique : ne pas participer à la commémoration des festivités du Joola. Si l’on pensait que le nouveau Président aurait pu rompre cette vieille tradition, il a décidé aussi de se rendre à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies à New York. Pour Macky Sall, c’était le même prétexte pour échapper à cette journée. Pendant 12 ans, il n’a assisté à aucune commémoration. La seule fois où la journée l’a trouvé au Sénégal, c’était en 2020 à cause du Covid-19. A l’époque, l’Ag de l’Onu a été organisée par visio-conférence à cause du confinement mondial.
An 22 du naufrage du Joola : Un musée contre l’oubli
Alors que Me Wade, qui ne ratait jamais ce raout mondial, avait préféré indemniser les familles des victimes pour fermer cette parenthèse noire de son début de mandat. Diomaye est sur la même voie…
Nécrologie – Hommage à l’ancien Directeur général de l’Unesco : Les adieux de la Nation à Amadou Makhtar Mbow
Le naufrage du Joola est un récit sombre de notre histoire. Ils ont embarqué à bord du bateau pour vivre un voyage exceptionnel entre Ziguinchor et Dakar. Mais, ils ont été rattrapés par l’horreur au milieu du grand bleu, transformé en un indicible cimetière marin. Dans la nuit du 26 septembre 2002, le géant transbordeur, qui reliait l’Ouest au Sud, a sombré dans les eaux de l’Atlantique. Pris à partie par un faible ouragan dans les eaux gambiennes, il s’enfonce dans les profondeurs de l’Atlantique en même temps que tous les passagers et membres de l’équipage. Le bilan est lourd : officiellement, il s’agit de 1863 morts et juste 64 survivants. Plus qu’un secret d’Etat, le nombre exact des victimes du naufrage est tabou. Dans l’histoire des catastrophes civiles mondiales, le naufrage du Joola devance le Titanic, qui avait fait «juste» 1500 morts.
ksonko@lequotidien.sn