Le naufrage du bateau Le Joola a été commémoré hier à Ziguinchor. Pour ce 21e anniversaire, les orphelins ont pris la relève. Après des mots de reconnaissance et de gratitude, ils ont revendiqué le renflouement ou tout au moins, les reliques du Joola. Par Khady SONKO –
La transition a été effective hier à la cérémonie de commémoration des 21 ans du naufrage du Joola. Du protocole au discours officiel, tout a été assuré par les orphelins des victimes de cette tragédie maritime. Une première pour les pupilles du Joola qui sont devenues majeures. Le discours de l’une d’elles, par ailleurs présidente de l’Association nationale des victimes du Joola, a été en substance, une demande aux autorités de récupérer les reliques du Joola. «D’une part, cela va être un soulagement pour les victimes encore sous les eaux depuis 21 ans. D’autre part, cela va permettre au mémorial de jouer son rôle», explique Silvie Diédhiou. Elle s’est confondue en sentiments de gratitude et de reconnaissance à l’endroit du président de la République et du gouvernement, qui ont satisfait à la majorité des doléances.
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«Cette cérémonie nous est utile car elle nous aide, par des témoignages et actes palpables, à vaincre l’oubli et à promouvoir ce que nous sommes et devons rester, clairement définis dans notre devise nationale : un peuple, un but, une foi», a déclaré le ministre des Forces armées, Garde des sceaux.
Selon Sidiki Kaba, la cérémonie traditionnelle de ravivage de la mémoire des victimes du Joola célébrée hier est à la fois un devoir de mémoire et un pacte citoyen. En effet, alerte-t-il en évoquant un poète français : «Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons.» Ainsi, ajoute-t-il, «le sens à donner à ce devoir de mémoire est donc de nous rassembler pour renouveler solennellement nos engagements à toujours défendre toutes les valeurs républicaines qui nous lient et qui confortent notre cohésion nationale et la stabilité de notre pays. Y renoncer conduirait au pire».
Doléance des pupilles
Pour leur insertion socioprofessionnelle, les pupilles du Joola attendent beaucoup du recrutement du personnel dans ce memorial museum en cours de construction. «Qu’on ne nous oublie pas car nous avons aussi notre place ici. Aussi, nous demandons aux bonnes volontés et aux autorités de venir aider les orphelins à travers notre Gie des orphelins du Joola. Nous comptons travailler, atteindre notre autosuffisance et indépendance financières», a dit Silvie Diédhiou, présidente de l’Association des familles des victimes du naufrage du Joola.
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