Comment les épreuves et difficultés nous aident à atteindre nos objectifs

J’ai remarqué dans tous les mémoires et biographies que j’ai lus, que les épreuves sont le meilleur moyen de nous faire grandir. Nous vivions une vie d’insouciance, nous restions dans notre zone de confort. Tout à coup, des épreuves surviennent, épreuves auxquelles nous devons triompher si nous voulons atteindre nos objectifs.
Une fois que nous en triomphons, nous prenons conscience de notre potentiel, nous nous rendons compte que nous sommes beaucoup plus forts que nous ne pensions, nous entrevoyons l’avenir différemment.
Je lis présentement les dialogues de Sénèque. Il y écrit : «Faute d’adversaire, le courage s’étiole ; son étendue et sa puissance ne se manifestent qu’en des occasions où l’endurance peut être mise à l’épreuve (…) ne pas craindre les peines et les difficultés ni se plaindre de son sort, et s’accommoder de tous les événements en les transformant en biens.»
A posteriori, après analyse, nous nous rendrons compte que ces épreuves et difficultés cachaient des bénédictions. Aussi devons-nous, plutôt que nous en plaindre, en faire la voie pour accomplir quelque chose de grand.
Nous ne pourrons pas accomplir quelque chose de grand tant que nous n’aurons pas la certitude de le pouvoir. Cette certitude vient en allant au-delà de nos limites, à toujours nous améliorer.
Dans cette voie, nous rencontrerons beaucoup de frustrations, beaucoup d’échecs. Frustration parce que les projets ne réussiront pas d’un coup. Imaginons que nous ayons travaillé sur un projet pendant des jours, des semaines, puis voir qu’il est ignoré ou critiqué négativement. Nous avons beau être fort mentalement, cela nous frustrera, et par moments, nous donnera envie d’abandonner.
Reconnaissons que nous serons frustrés, mais continuons de nous améliorer. Les belles qualités prennent du temps à se manifester, il faut beaucoup de patience pour les affiner.
Il y a quelques jours, je relisais certains de mes anciens articles. Je me demandai comment ai-je pu écrire cela ? Ces articles étaient truffés de fautes et parfois mes arguments laissaient à désirer. Pour autant, je ne dédaigne pas ces articles, je suis très fier de les avoir écrits. Cela me fait prendre conscience que j’avais toujours osé, et qu’au fur et à mesure, je me suis amélioré.
Commencer et commettre des erreurs n’est pas honteux. Le plus honteux est de caresser un projet mais de le ramener toujours à plus tard, un plus tard qui se transforme souvent en jamais. Cela est le meilleur moyen de ne jamais rien accomplir. Un autre avantage de commencer est qu’il nous permettra de nous améliorer, de nous corriger et ainsi faire mieux les prochaines fois.
J’observe parfois des professionnels être très critiqués à leurs débuts parce que disait-on, ils ne maîtrisaient pas ce qu’ils faisaient. Ces professionnels persévérèrent en dépit des critiques, n’abandonnèrent pas. Plus tard, ils furent consacrés comme des grandes stars de leur art.
Ce n’est pas qu’ils n’étaient pas au point à leurs débuts mais c’était parce que tout commencement est difficile. Mais le plus important, ils avaient une vision d’où ils voulaient aller et savaient que commettre des erreurs est normal, pour cela ils persistèrent.
Le public nous critiquera parce qu’il est rempli de personnes négatives, qui interprètent négativement tout ce qu’elles voient. La personne qui ose est supérieure à celle qui critique parce qu’au moins elle peut s’améliorer, se parfaire, et le plus important, elle a agi.
Je ne suis pas en train de dire que nous ne devons pas critiquer, mais critiquer avec la manière. Toute œuvre est perfectible, et reconnaissons le mérite de la personne qui l’a produite, tous les efforts qu’il a fournis pour réaliser son travail. Ainsi nous critiquerons l’œuvre et non la personne : tu es nul revient à dénigrer la personne. Je pense que tu aurais pu changer cela, enlever cela… est une manière plus courtoise d’aider la personne à faire mieux.
Mes amis critiquent durement mes textes. J’accepte ces critiques parce que je sais qu’ils veulent que je m’améliore, ils critiquent mon travail et non ma personne. Cela m’aide à ne pas me braquer et à les écouter. Ceci est une leçon importante si nous devons donner des critiques déplaisantes. La manière est importante et le respect aussi.
Pour revenir aux difficultés et aux épreuves, n’oublions pas que nous sommes plus forts qu’elles et que nous pouvons et devons en triompher. Elles peuvent nous vaincre dans un premier temps mais ce sera une défaite temporaire à laquelle nous devons faire face. N’oublions pas les sages paroles de Sénèque que nous avons citées plus haut.
Une vie sans épreuves est une vie terne, une vie monotone. Les personnes qui osent subissent plus d’épreuves mais, parce qu’elles n’abandonnent jamais, en triomphent toujours et atteignent leurs objectifs.
La vie nous donnera beaucoup de raisons d’abandonner mais sachons qu’il y a une seule raison pour que nous n’abandonnions pas : nous sommes plus forts que tout ce que nous subissons et pouvons en venir à bout.
C’est pour cela qu’il est important de nous armer de patience, de persévérance. Le succès ne viendra pas du jour au lendemain. Nous connaîtrons maintes frustrations, moult échecs, nous subirons beaucoup d’épreuves. Parfois, nous aurons le sentiment que rien ne marche, tout est contre nous –c’est normal– mais n’oublions pas que nous ne devons pas abandonner, nous devons continuer de nous améliorer, nous devons écouter ces personnes qui nous incitent à aller au-delà de nos limites.
«Je n’ignore pas non plus que les avantages qu’on acquiert avec peine pour briller (je veux parler des honneurs, de la gloire oratoire et de toutes les faveurs que nous décernent les hommes) ne prennent que progressivement de l’ampleur : nos qualités authentiques, celles qui nous permettent de séduire grâce à des ornements illusoires, doivent attendre des années avant que, peu à peu, le temps ne leur donne de l’éclat», écrit encore Sénèque dans ses dialogues.
Toutes ces belles qualités que nous admirons aujourd’hui chez une personne ont pris du temps à éclore, la personne a dû travailler dans l’ombre de très longues années avant que ses œuvres ne soient reconnues. Ne l’oublions pas : la réussite instantanée n’existe pas, la réussite requiert des années de travail dans l’ombre, dans la frustration avant qu’un jour, elle survienne.
Moussa SYLLA