Les experts douaniers, statisticiens et ceux du commerce vont vers une harmonisation des données tarifaires. Ce projet enclenché hier, lors d’un atelier, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale.

Les Etats membres et les communautés économiques régionales ont lancé hier, un processus d’harmonisation des données tarifaires à fournir à la Commission de l’Union africaine (Ua). Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale (Zlecaf). Il s’agit pour les parties prenantes de s’assurer de la disponibilité de l’assistance technique pour tous les pays qui en ont besoin mais aussi, partager l’information sur comment développer les listes de concession tarifaire, afin de soumettre à la Commission de l’Ua des données tarifaires douanières harmonisées.
La rencontre vise également à échanger sur les modalités de communications par les Etats et les communautés régionales à la commission de l’Ua afin de mettre tous les pays sur le même niveau de compréhension des aspects techniques de ce processus. Cette rencontre, organisée par l’institution africaine, fait partie de la feuille de route pour la finalisation des négociations de la phase 1 de la Zlecaf.
Selon la directrice du Commerce extérieur, la communication de ces informations est une étape des négociations de la Zlecaf sur les listes de concession tarifaires, dans le cadre de la libéralisation du commerce des marchandises. «Elle constitue également un outil très important d’échange de renseignements entre nous Etats membres de notre Union et d’amélioration de la transparence dans nos relations commerciales», a déclaré Assome Aminata Diatta à l’atelier sur la communication par les Etats membres de l’Ua et les communautés économiques régionales africaines des données tarifaires et commerciales à la Commission de l’Ua.
Les informations à communiquer concernent les droits de douane de la Nation la plus favorisée (Npf) appliqués sur toutes les lignes tarifaires de la nomenclature du système harmonisé. Elles portent aussi sur les droits de douane préférentiels, mais également sur les statistiques d’importation aux niveaux des Etats et des communautés économiques régionales.
«L’achèvement de cet exercice permettra d’engager, dans les meilleurs délais possibles, les négociations sur les offres d’accès aux marchés aux niveaux des Etats et communautés économiques régionales sur la base du modèle de libéralisation tarifaire adopté également à l’issue de la 7e réunion des ministres au Caire en décembre 2018», a expliqué Mme Diatta.
La communication de ces données tarifaires et commerciales, objet de l’atelier, permettra de faciliter ces négociations de l’accord de la Zlecaf qui entrera en vigueur 30 jours après le dépôt du 22e instrument de la ratification auprès de la Commission de l’Ua.
«Pour aller en négociation internationale, il faut que l’Afrique parle d’une seule voix», prône Mokhtar Catarina Doucouré, de la Direction générale du commerce. A l’en croire, les hautes autorités politiques de l’Afrique ont déjà donné le plan, il reste aux techniciens de donner un contenu au processus de mise en œuvre de la Zlelacf à travers l’échange de données commerciales. «J’invite les administrations douanières qui n’ont pas encore implémenté le système harmonisé version 2017 à le faire, parce que pour aller commercer avec des économies forces et émergentes, il faut que l’Afrique également ait ses propres outils», dit M. Doucouré.
ksonko@lequotidien.sn