Un besoin d’améliorer l’accès aux marchés régionaux et internationaux se pose avec acuité au niveau de la Cedeao. En fait, la sous-région ouest-africaine et centre  souffre  d’un niveau  insuffisant d’échanges communautaires, malgré son potentiel et ses atouts. «Le commerce intrarégional est encore faible en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Selon les statistiques de la Cedeao, il représenterait 15% de la valeur des transactions commerciales globales de la région», a-t-on informé dans le communiqué de presse.

Selon toujours le document de presse, lorsqu’on met en parallèle le niveau de transaction avec le volume de  la production de certaines spéculations, «plus de 70 millions de tonnes de céréales, plus de 61 millions de têtes de bovins et désormais 70 et 80%  des produits consommés  par les ménages  sont commercialisés sur ce vaste marché».

Cette situation, liée à la non-application du principe de reconnaissance mutuelle et aussi de l’utilisation du certificat phytosanitaire harmonisé, a suscité l’intérêt d’apporter des corrections. C’est tout le sens de l’atelier de sensibilisation des acteurs du commerce transfrontalier sur «le certificat phytosanitaire harmonisé et les autres dispositions communautaires comme outils de facilitation du commerce intrarégional des produits agro-sylvo-pastoraux»,  organisé mardi par la Cedeao.

L’objectif recherché consiste à «réduire, voire éliminer les obstacles, les tracasseries aux échanges de produits agropastoraux». Il est ainsi prévu d’harmoniser «les politiques commerciales régionales agricoles sur les questions critiques de résilience du système alimentaire» et aussi «réduire les barrières commerciales et  harmoniser les normes sanitaires et phytosanitaires en vue de faciliter la libre circulation des produits agricoles».

Mais,  pour rendre le commerce transfrontalier «plus fluide, plus sûr et plus équitable», dans le cadre de l’élimination des barrières au commerce, «la Commission de la Cedeao, depuis un certain nombre d’années, a adopté des textes pour faciliter la libre circulation des produits originaires», a informé Justin  Bayili, consultant à la Commission de la Cedeao.

Seulement, au regard des problèmes techniques qui se posent au niveau des échanges intra-communautaires,  il a été élaboré ce certificat phytosanitaire harmonisé qui s’inspire des bonnes pratiques internationales. «Nous sommes là pour sa diffusion auprès des acteurs du commerce transfrontalier du Sénégal», a souligné M. Bayili.

A l’en croire, au-delà du certificat Fsps, «il a été  également élaboré un guide d’inspection sanitaire, afin d’amener tous les praticiens  qui sont dans le domaine de l’inspection  à avoir les mêmes  pratiques en matière d’inspection et pour s’assurer de la fluidité  des produits agro-sylvo-pastoraux au niveau régional. Mais également tout en assurant la sécurité de nos populations».
D’après Mouhamadou Lamine Dia, Coordonnateur national du Fsrp, il y a un certain nombre de difficultés dans le commerce intrarégional. «Plusieurs obstacles persistent et empêchent les pays de la Cedeao d’exploiter pleinement le potentiel du commerce régional. Ces obstacles sont multiples et englobent, entre autres, les déficits d’infrastructures, les barrières tarifaires et non tarifaires. Les barrières non tarifaires telles que les procédures complexes, les exigences d’inspection redondantes et les réglementations parfois incohérentes restent des goulots d’étranglement majeurs pour le commerce transfrontalier.

De plus, la commercialisation des produits de l’agriculture et de l’élevage originaires de l’espace communautaire est négativement impactée par des entraves liées principalement à la non-application de la reconnaissance mutuelle et à l’utilisation du certificat phytosanitaire harmonisé le long des corridors commerciaux, freinant par conséquent la circulation de ces produits des zones de production vers les zones de consommation», a-t-il relevé.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn