Les propositions faites par le Comité national interprofessionnel de l’arachide (Cnia) pour la campagne de commercialisation 2018-2019 ont été validées par le chef de l’Etat. Il s’agit du maintien du prix du kg d’arachide à 210 francs et de la suspension de la taxe à l’export…

C’est officiel : la campagne de commercialisation de l’arachide démarre le 3 décembre et le prix du kilogramme est maintenu à 210 francs Cfa. Le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural l’a fait savoir hier, lors d’une réunion préparatoire de la campagne tenue au ministère avec les acteurs. «En dépit des cours mondiaux défavorables, le président de la République a accepté de fixer le prix du kilogramme d’arachide à 210 francs comme l’année dernière. Une diminution de 65% devrait être opérée si l’on ne se fiait qu’au cours de l’arachide sur le marché mondial, mais le Président a voulu mettre les producteurs à l’abri en acceptant les 210 francs proposés par le Cnia», a expliqué Dr Papa Abdoulaye Seck. Il a aussi fait savoir que toutes les propositions faites par le Comité national interprofessionnel de l’arachide pour la présente campagne ont été validées par le chef de l’Etat. Il s’agit du maintien de la suspension de la taxe à l’exportation, la subvention des semences certifiées pour 60 mille tonnes et 15 mille de semences écrémées, la reconduction du protocole Etat-huiliers pour compenser les pertes subies par les huiliers. L’innovation pour cette présente campagne est la mise en place d’un comité de suivi financier composé des deux directeurs de Cabinet des ministères de l’Agriculture et des Finances avec d’autres membres du secteur. Ce comité va travailler au suivi de la campagne pour sécuriser les revenus de la filière.
Pour un bon déroulement de la campagne, l’Etat a naturellement anticipé sur l’aspect financier, comme l’a précisé Mous­tapha Ba, directeur général du Budget. «La subvention nécessaire pour la prise en charge du prix plancher de 210 francs est inscrite dans le budget du ministère des Finances (…) Pour la collecte-commercialisation qui démarre le 3 décembre, il y a une mobilisation de 35 milliards au niveau de la Sonacos», a-t-il expliqué, faisant savoir que cette somme est le fruit d’une convention entre une filière de la Banque islamique et l’Etat qui sera signée le 4 décembre. «Nos calculs du mois de décembre nous donnent exactement 15 milliards et pour le mois de janvier à peu près 20 milliards francs», a-t-il fait savoir.

Moustapha Ba, directeur général du Budget : «Il n’y aura plus d’arriérés»

Les opérateurs privés stockeurs ne veulent pas revivre la mésaventure que leur avait infligée la Sonacos lors de la campagne passée. Modou Fall qui a parlé à leur nom lors de la rencontre l’a fait savoir au ministre. «Cela fait plus de 10 ans que je suis dans cette activité. La campagne comme elle s’est déroulée l’année dernière c’est du jamais vu. On prenait notre arachide et que pendant deux mois et plus on courait après la Sonacos. Il faut que vous y preniez garde. Nous avons vu les efforts de l’Etat, mais il ne faut pas que nos dettes traînent d’une campagne à une autre», a-t-il averti.
Des appréhensions vite levées par le directeur du Budget. «Le montant que la Sonacos dit devoir aux opérateurs est inclus dans les 4,4 milliards destinés au paiement des huiliers et au bilan de campagne 2016-2017», a assuré Mous­tapha Ba. «Au démarrage de cette campagne avec 15 milliards, on ne parlera plus d’arriérés dans un bilan de campagne et sur la subvention des engrais. Au 2 janvier, on parlera de campagne subvention intrants, campagne de production 2018-2019. Les factures envoyées par les opérateurs, le comité de suivi financier qui est une innovation va les suivre pas à pas. Il n’y aura plus d’arriérés ; les 15 milliards mobilisés pour décembre vont régler le problème», a encore précisé M. Ba
abndiaye@lequotidien.sn

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