Par Alioune Badara NDIAYE (Correspondant) – 

Pour ce qui sera sa 3ème campagne de commercialisation de l’arachide, Pr Moussa Baldé veut que tous les acteurs y trouvent leur compte. «Du­rant les dernières campagnes, sous mon magistère, les producteurs étaient contents mais, il faut le reconnaître, les huiliers non et les semenciers avaient fait la collecte dans des conditions difficiles», a reconnu hier, le ministre de l’Agri­culture et de l’équipement rural (Maer). Il présidait à cet effet, un atelier en perspective de la campagne et à laquelle ont pris part les principaux acteurs de la filière regroupés autour du Comité de préparation de la campagne de commercialisation de l’arachide (Cpcca).  «L’objec­tif global du comité est de favoriser des concertations entre les différents acteurs et l’Adminis­tration d’une part ; d’autre part, il s’agit de définir de manière inclusive des mécanismes qui permettront dorénavant, de manière systématique, une répartition optimale de la production en respectant l’ordre de priorité en matière de collecte des semences, de la transformation et de l’exportation», a renseigné le document de presse remis par les organisateurs. «L’idéal c’est de mutualiser les forces entre ces différents acteurs mais en général en compétition, il faudra faire en sorte que ce soit une compétition saine, trans­parente pour assurer une campagne équilibrée, profitable à tous les acteurs de la filière», a insisté Pr Baldé, tablant sur plus de 700 tonnes cette année pour la collecte. «Trop d’efforts sont déployés, mais malheureusement, on se rend compte au finish, que la commercialisation pose de sérieux problèmes. Il est donc important d’assainir ce secteur dans son ensemble et pour cela, nous saluons l’initiative du ministre d’avoir anticipé avec ces discussions pour qu’on puisse ensemble résoudre de façon globale sinon anticiper sur les difficultés», a souligné Ha­midou Diop, président du Ca­dre de concertation des producteurs d’arachide. Il a par ail­leurs décrié la concurrence déloyale imposée par les Chi­nois ; question sur laquelle il espère des solutions pour l’intérêt des locaux. «Nous avons une ressource extrêmement rare et précieuse que constitue la semence dans ce magma de compétition. Voilà pourquoi j’ai invité tous les acteurs, en collectant des graines, qu’ils fassent tout pour ne pas amener les semences dans la transformation ou dans l’exportation», a plaidé Modou Thiam, président de l’Union nationale de l’interprofessionnelle des semences (Unis).
Modou Diagne Fada, Direc­teur général de la Sonacos, souhaite voir son entreprise atteindre ses objectifs de collecte et dans la lancée mettre à la disposition des consommateurs une huile de qualité. Autant de défis que les acteurs vont tenter de relever à travers des réflexions portées par le Cpcca qui va coordonner les activités des trois sous-comités mis en place pour ce faire. «La fin du mois, on doit avoir des propositions consensuelles, ce qui nous permettra d’avoir une campagne commerciale parfaite à tout point de vue», a estimé le Maer.
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