L’interprofession oignon du Sénégal (Ipos) demande à l’Etat de geler les importations pour faciliter l’écoulement de la production nationale déjà disponible.
A 20 jours de la mise sur le marché de la production nationale de l’oignon local, l’Interprofession oignon du Sénégal (Ipos) tire la sonnette d’alarme sur «les importations stockées au Port autonome de Dakar». Les acteurs de la filière assurent que la production nationale actuelle est suffisante pour couvrir la demande des ménages sénégalais. «Dans certaines localités du Sénégal, le kilogramme de l’oignon importé est en train d’être vendu à 500, voire 600 francs Cfa. Mais avec l’oignon local qui sera bientôt disponible sur le marché, les ménages peuvent acheter le kilo à 300 francs Cfa», a informé Boubacar Sall, 2e vice-président de l’Interprofession oignon du Sénégal, hier face à la presse. Faisant le point sur la filière oignon sur le marché, l’Ipos demande à l’Etat «d’arrêter d’autoriser l’importation de l’oignon». «Nous avons atteint les prévisions escomptées en termes de production. Nous avons fait plus que 380 mille tonnes l’année dernière. Nous avons même fait plus de 400 mille tonnes», assure-t-il. Pour simplement dire qu’ils peuvent satisfaire la demande nationale. C’est pourquoi l’Ipos alerte le ministre du Commerce sur «les 2 000 tonnes d’oignon qui se trouvent au niveau du Port de Dakar». A son avis, «si cette production importée est introduite sur le marché, cela risque de créer des problèmes à l’ensemble des producteurs et commerçants».
Lesquels acteurs, selon Boubacar Sall, président du Collège national, des producteurs d’oignon du Sénégal sont déjà fortement touchés par la pandémie du Covid-19. M. Sall rappelle que la campagne de commercialisation a démarré au mois en mars au moment où le premier cas de Covid-19 a été annoncé au Sénégal. Et avec les mesures restrictives, notamment l’arrêt du transport inter-urbain, des milliers de tonnes d’oignons se sont détériorées dans la vallée du fleuve, une zone à forte chaleur, faute de preneurs. Par conséquent, regrette-t-il, plus de 35% de la production nationale ont été perdus. Leur filière est alors impactée, mais ils n’ont pas reçu d’aide dans le cadre du Fonds force Covid-19.