Les producteurs, commerçants et fournisseurs d’intrants, qui interviennent dans les différentes filières du maraichage, se sont retrouvés hier à la Cité du Rail, pour la 3e édition du forum des acteurs dans le cadre du projet de renforcement des capacités des petits producteurs horticoles dénommé Shep. Une rencontre très importante dans la chaine de valeur horticole, selon la directrice de l’Agence nationale de conseil agricole et rural (Ancar) zone des Niayes, qui indique que le forum «réduit le gap d’information qui existe entre les acteurs, mais aussi permet à ces derniers de pouvoir tisser des relations d’affaires». En effet, explique-t-elle, «la commercialisation des productions horticoles est une des principales contraintes auxquelles la filière est confrontée. Et pendant le forum, on note la présence des acteurs, des services financiers mais aussi des commerçants. Lesquels permettent aux producteurs d’appliquer le concept fondamental du Shep qui est de vendre avant de produire». Et pour la 3e édition du forum des acteurs de l’approche Shep, Mme Mbengue a tiré «un bilan très positif» des deux dernières éditions. «Il y a eu des levées de fonds assez importants au niveau des producteurs, mais également des achats groupés assez importants qui diminuent le coût des intrants qui constituent une charge importante dans le compte d’exploitation des producteurs», indique-t-elle. Aussi, poursuit Mme Mbengue : «Il y a eu des concrétisations des relations d’affaires avec les opérateurs de marchés». La directrice de l’Ancar zone des Niayes donne l’exemple du groupement de Diogo «qui a pu commercialiser une très grande quantité de pomme de terre pendant que le prix était en chute sur le marché». Pour simplement vanter «l’outil du forum» qui à ses yeux, «est très important de l’approche Shep». Lequel projet mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural, en partenariat avec l’Agen­ce japonaise pour la coopération internationale (Jica), réduit l’asymétrie d’information entre le marché et la production, en faisant du producteur l’acteur central, explique le directeur de l’Horticulture, Dr Macoumba Diouf. Lequel indique que «l’approche Shep promeut la notion de vendre avant de produire. Et on a vu qu’avec la contractualisation, des groupements ont pu vendre leurs productions avant qu’elles ne soient disponibles». Pour dire toute la pertinence du projet qui permet, selon Dr Diouf, «d’apporter une réponse à la problématique de la compétitivité des filières agricoles en général et de la filière horticole en particulier».
Au-delà, il a annoncé un partenariat entre le ministère de l’Agriculture et la Délégation à l’entreprenariat rapide (Der), «pour permettre aux services techniques dudit ministère de renforcer, d’abord, les capacités de l’agriculture pour tout ce qui est production végétale. Egalement d’encadrer les jeunes et les femmes qui bénéficieront désormais de ces financements pour créer les conditions du succès de l’exploitation pour l’amélioration de leurs revenus, mais aussi pour le remboursement des crédits octroyés par la Der afin de pérenniser le partenariat». Et d’estimer «sur les 30 milliards de la Der disponibles actuellement, la part du lion reviendra à l’agriculteur». Parce que dit-il, «la plupart des jeunes et des femmes qui entreprennent sont aujourd’hui dans le monde rural».
A sa suite, le coordonnateur de l’Association des unions maraîchères des Niayes (Aumn), Mamadou Ndiaye, est revenu sur les avantages du forum qui met en contact les producteurs, fournisseurs d’intrants et les commerçants. Il estime que «c’est une opportunité pour les producteurs d’améliorer leurs relations d’affaires et de faire en sorte qu’ils puissent produire à partir d’une demande. Ça c’est important». Parce que rappelle-t-il, «avant, on produisait et on cherchait le marché. Mais avec l’approche Shep c’est aujourd’hui, vendre avant de produire». Et d’indiquer : «Nous l’avons réussi pour les deux années passées. Et nous pensons que cette année, ce sera l’occasion de faire encore mieux et de tirer les bonnes leçons et de renforcer là où on a réussi le plus. Egalement d’améliorer là où on a réussi le moins pour la campagne prochaine.» M. Ndiaye conclut par saluer et encourager l’approche Shep qui a permis «aux organisations de producteurs de révolutionner la production et de faire en sorte que l’accès au marché ne puisse plus être un problème mais une opportunité et une disponibilité pour toutes les producteurs de la zone des Niayes».

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