Les ressortissants camerounais veulent bâtir une communauté solidement ancrée au Sénégal, basée sur une solidarité active, à travers l’association «Entre nous» ! 

Pat Justin GOMIS – Les ressortissants camerounais résidant au Sénégal n’auront plus de soucis à se faire pour leur intégration. Si leur projet se matérialise, ils pourraient servir de modèles aux autres Africains. Pour une émigration réussie au pays de la Teranga, ils ont décidé de mettre en place une association de solidarité communautaire. La cérémonie de lancement de ce projet appelé «Entre nous» a eu lieu ce samedi, en présence du ministre-conseiller de ce pays. L’objectif de cette association est de rendre l’esprit de solidarité palpable, en allant vers une solidarité responsable. «Nous avons envie d’insuffler une nouvelle dynamique en termes de solidarité au niveau de la communauté camerounaise basée au Sénégal», a indiqué le vice-président de cette structure, lors de la cérémonie de présentation de cet ambitieux projet aux ressortissants camerounais résidant au Sénégal. Selon le Dr Félix Corneille Minyem, cette organisation leur permettra de mieux s’intégrer dans ce pays d’accueil, si l’on sait que «de nombreux ressortissants camerounais installés au Sénégal rencontrent souvent d’énormes difficultés, et il n’y a personne pour les secourir». Forts de ce constat, ils ont décidé de créer cette association de solidarité communautaire qui va unir tous les fils camerounais résidant au Sénégal et sans distinction, en vue de pouvoir les aider à trouver des solutions aux multiples problèmes auxquels ils font face, à savoir la recherche de documents administratifs, l’hébergement, les cas de maladie, de décès, l’insertion dans le monde du travail, entre autres.
A en croire Joseph Olivier Nounla, le président de l’association «Entre nous», être camerounais était un prestige tant sur le continent africain qu’à travers le monde. «C’est le Cameroun que l’on voyait à travers tous ses fils qui se sont illustrés dans divers domaines, sportif, culturel et autres. Un héritage que les Camerounais n’ont pas su préserver à cause de la division. Il nous appartient aujourd’hui de préserver les vestiges de dignité et de solidarité», a-t-il dit. Pour ce faire, ces ressortissants camerounais voudraient cimenter leurs relations à travers cette association communautaire où l’esprit de solidarité est mis en avant pour venir à bout des principales difficultés que rencontrent les étudiants, les travailleurs dont de nombreux enseignants, mais également des personnes vivant depuis de longues années avec leurs familles et parfois avec des épouses ou époux sénégalais. C’est dans ce sens que l’association nourrit l’idée de les aider à travers un accompagnement pour l’obtention de leurs documents administratifs dont les titres de séjour.
Mais, d’après Dr Félix Corneille Minyem, l’association ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Elle veut opérer un changement de paradigme basé sur le social, la culture, l’économie. Sur le plan social, l’association «Entre nous» entend également aider les ressortissants camerounais à intégrer le tissu économique sénégalais. En quoi faisant ? En octroyant des bourses de formation et en nouant des partenariats avec le patronat sénégalais, les entreprises locales et les startups. «Aucune communauté ne peut être forte sans qu’elle ne soit économiquement solidaire», a fait savoir le Dr Minyem. Dans le même sillage, l’association «Entre nous» compte apporter son appui aux compatriotes qui sont malades. Pour ceux qui sont frappés par le malheur d’un décès, elle envisage de remettre à chaque fois la somme de 4 millions de francs pour le compte de l’adhérent défunt. Estimant que le Cameroun n’est pas bien connu par les Sénégalais, l’association prévoit aussi de présenter la diversité culturelle camerounaise et de valoriser aussi sa gastronomie et son art.
A l’image de China Town aux Etats-Unis, ces fils du Cameroun veulent aussi bâtir une communauté camerounaise au Sénégal en ayant un lieu de séjour pour les camerounais qui viennent en visite au Sénégal. Des démarches avec les familles des propriétaires terriens sont déjà entreprises pour l’acquisition de 52 ha à Sindia, Nguékhokh et Diass. Leur rêve, c’est de bâtir une communauté solidement intégrée au Sénégal en ayant un siège social dans ce pays d’accueil. Pour réussir un tel pari, l’association «Entre nous» compte recenser tous les fils camerounais vivant au Sénégal. Mais, pour être bénéficiaire de tous ces avantages, il faut adhérer et s’acquitter de frais et de cotisations mensuelles.
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