Pour rendre accessible, l’information budgétaire à tous, l’Ong 3D a initié un programme dénommé Sunu budget. Hier, la cérémonie de lancement des activités du cadre multi-acteurs de suivi budgétaire a réuni plusieurs acteurs autour d’un atelier en présence du ministre de l’Intégration africaine, du Nepad et de la promotion de la bonne gouvernance, Khadim Diop.
Le budget du Sénégal pour l’année 2017 adopté par l’Assemblée nationale s’élève à la somme de 3 360 milliards de franc Cfa. Les citoyens, propriétaires de ce budget, ignorent cependant, dans leur écrasante majorité, son mode de fonctionnement. Même si, les éléments nécessaires sont disponibles sur le net, des Sénégalais ne savent pas concrètement les recettes et dépenses qui y sont contenues. Alors, pour permettre une lecture simple, l’Ong 3D (décentralisation, droits humains, développement local) a initié le programme Sunu budget. Transparence, participation et redevabilité constituent leur maître mot. Hier, l’atelier de lancement des activités du cadre multi-acteurs de suivi budgétaire a réuni les acteurs concernés.
Selon Moundiaye Cissé, directeur exécutif de 3D, «le programme Sunu budget est un programme qui promeut pour l’essentiel l’accès à l’information budgétaire. C’est un programme d’un financement de 2 millions de dollars sur 30 mois». Toujours dans le cadre de ce même programme, M. Cissé informe que des assistants parlementaires vont être déployés à l’Hémicycle pour épauler les présidents de commission «à pouvoir jouer efficacement leur rôle». Pour aussi faciliter l’accessibilité de l’information budgétaire au niveau local, l’Ong et ses partenaires comptent mettre en place ce qu’ils appellent Sunu territoire en vue de communiquer sur les questions financières, foncières mais aussi les ressources naturelles. Surtout avec le débat animé de tous bords après la découverte du pétrole et du gaz, selon le directeur exécutif de 3D, des universitaires seront mobilisés pour mener des recherches conjointes afin de faire des études pour «recadrer le débat».
Il a aussi informé qu’une campagne de monitoring sur les réalisations du Gouvernement va concerner dans un premier temps 7 régions. Et à la suite de cela, un rapport va être dressé sur l’état d’exécution de ces dépenses par rapport aux prévisions. Il s’agit pour eux de contrôler l’état d’exécution des engagements pris par Macky Sall lors des conseils de ministres délocalisés. Devant le ministre Khadim Diop, M. Cissé a «réitéré le plaidoyer pour l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information qui nous permettra de mieux vivre, de mieux exercer nos fonctions et de rejoindre le partenariat pour le Gouvernement ouvert». Après avoir exhorté l’Ong à orienter sa communication vers le niveau local, le président de la commission des finances à l’Assemblée nationale a tenu une promesse. Babacar Diamé promet que «nous serons prêts à transmettre les conclusions de votre atelier au président de l’Assemblée nationale pour qu’on puisse partager ces conclusions et voir dans quelle mesure, on peut orienter l’Assemblée nationale vers un partage des données vers une meilleure prise en compte des préoccupations de la Société civile», dit-il.
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