Le maire de Dakar dénonce le communiqué de presse de la Cour suprême rendant compte de l’audience sur son pourvoi, sur sa demande de mise en liberté provisoire. «M. Khalifa Sall constate avec effroi que la Cour suprême du Sénégal, légalement indépendante et impartiale, s’est autorisée à s’adresser à l’opinion par une communication non officielle auprès des rédactions contre une partie au procès, en pleine campagne électorale dans l’intention manifeste de porter atteinte à l’image et aux droits d’un candidat aux élections législatives», lit-on dans un communiqué des avocats de la défense. Ainsi, souligne-t-on, «des instructions fermes ont été données au collectif des avocats pour dénoncer ces manquements graves au devoir d’impartialité de la Cour, à l’égard de toutes les parties au procès, et exercer toutes actions appropriées contre Monsieur Mansour Kandji (le chargé de communication de la Cour) et ses instigateurs et commanditaires». En effet, le maire de Dakar estime qu’«aucune loi ou règlement au Sénégal n’autorise la Cour suprême, (en violation de son obligation de réserve, de la présomption d’innocence, de son devoir d’impartialité et du principe strict du secret de l’instruction), à organiser une campagne de presse par son conseiller en communication ou tout autre procédé contre une partie au procès, et jamais depuis sa création, la Cour suprême n’a eu à diffuser un communiqué de presse pour justifier sa décision». Ce procédé, relève-t-il, démontre enfin que le procès initié par l’Etat du Sénégal contre Khalifa Sall «n’est ni juste, ni équitable» et que la justice sénégalaise «instrumentalisée contre sa personne, n’est pas indépendante dans les faits».
Pour le collectif des avocats de la défense, la juridiction a rendu compte de son arrêt «dans des termes choisis qui tendent insidieusement à faire croire que M. Khalifa Sall a reconnu le détournement et la commission de faux en écritures», précisant que leur client «n’a jamais détourné des fonds publics et n’a jamais reconnu avoir détourné des fonds publics ni commis de faux».
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