La chanteuse ivoirienne Aïcha Traoré se produira en février au Sénégal. Une prestation qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre le Grand Théâtre Doudou Ndiaye Rose et le Palais de la culture Bernard Dadié d’Abidjan. En attendant la matérialisation de ce partenariat, la chanteuse Aïcha Traoré campe déjà le décor en révélant réserver du lourd aux mélomanes sénégalais. Soukeina Koné, fille de Alpha Blondy, une autre chanteuse ivoirienne, sera de la partie, ainsi que la Sénégalaise Chadia. Par Amadou MBODJI – A

ïcha Traoré, la chanteuse ivoirienne, s’apprête à enflammer la scène sénégalaise en février prochain. Sa prestation, qui se déroulera à une date encore indéterminée, est le fruit d’un partenariat entre le Grand Théâtre de Dakar et le Palais de la culture Bernard Dadié. Les détails de ce partenariat seront finalisés avant la fin du mois et officialisés par une signature prochaine. En attendant, Aïcha Traoré promet un spectacle exceptionnel et se définit comme une «bête de scène». Elle assure que le public sénégalais ne repartira pas déçu, avec des moments de pur divertissement : «ça promet grave ! On va s’éclater», a-t-elle dit lors de la conférence de presse qu’elle aimait samedi dernier au Grand Théâtre. Aïcha Traoré est une artiste ivoirienne qui joue de la variété musicale et chante en mandingue. «Je fais tous les genres musicaux, je fais un peu de reggae, de la variété. Ce qui est important, c’est la parole, ce qu’on entend, ce qui peut conscientiser. Alors j’essaie de toucher à tout en faisant de la bonne musique en accompagnement», sert Aïcha Traoré qui avait à ses côtés le directeur du Palais de la culture Bernard Dadié de Treicheville, Koné Dodo. Ce dernier, qui travaille à développer sa carrière, est un véritable dénicheur de talents pour avoir managé des artistes ivoiriens comme Ismaïla Isaak et Alpha Blondy dont la fille Soukeina Koné sera l’autre artiste ivoirienne qui se produira sur la même scène à Dakar que sa compatriote Aïcha Traoré.
Artiste musicienne, auteure et interprète, Aïcha Traore est issue d’une famille de caste noble. Une situation qui ne la prédestinait pas à une carrière de chanteuse car la chanson est destinée aux griots selon la tradition mandingue. L’idée d’avoir une fille chanteuse a été une couleuvre très difficile au sein de la famille de la chanteuse avec une mère commerçante dans la capitale économique, Abidjan, et un père fonctionnaire. C’est à l’âge de 10 ans que la petite Aïcha fait ses premières expériences avec la chanson. Comparée à la diva Oumou Sangharé et tant d’autres, Aïcha Traoré en fait une source de motivation pour travailler et atteindre davantage les sommets de la musique africaine et au-delà. A force de persévérance, elle finit par s’imposer sur la scène musicale malgré les obstacles qui se dressaient sur son chemin. «Il y a eu des hauts et des bas, comme il y a des hauts et des bas dans toute chose. Mais il faut simplement persévérer, et là si j’avais arrêté, je ne serais pas devant vous», fait-elle savoir. «Il y a beaucoup de paramètres que je prends en compte pour travailler avec un artiste. D’abord, il faut être charismatique. Ensuite, il faut savoir chanter. Et enfin, il faut être discipliné», explique M. Koné qui a managé 4 artistes et en a produit plus de 120. Sous sa direction, Aïcha Traoré a eu l’occasion de voir sa carrière connaître une autre dimension avec la participation à de nombreux festivals dont les Nuits atypiques de Koudougou (Burkina Faso), le festival sur le Niger (Ségou-Mali), le Djéguélé festival (Boudiali-Côte d’Ivoire), le Masa d’Abidjan, Afriky Mousso (Abidjan) et Génération avenir (Abidjan).  En 2017, elle a enregistré l’album Connaissance de Dieu. «Aïcha, c’est une grande chanteuse. On ne veut pas faire de la publicité, jeter des fleurs, mais en fait, c’est parce qu’elle a du talent, beaucoup de talent», tient à mentionner Koné Dodo. Captivée par les chants religieux, ce qui est une sorte de catharsis qu’elle développe dans sa bulle et sa coquille, Aïcha Traoré se lance à la conquête du public et des mélomanes sénégalais.
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