Des jeunes, des filles et des mamies ont répondu à l’appel de Ousmane Sonko. Il avait demandé, lundi dernier, de faire un concert de casseroles et de klaxons pour protester contre le régime de Macky Sall. Bien avant 20 heures, les populations sont sorties dans les rues de Dakar, d’autres étaient perchées sur leurs balcons pour faire du bruit avec des ustensiles de cuisine. Prenant d’assaut la route qui mène vers la pharmacie Golf-Sud, les animateurs de ce concert de casseroles ont investi tous les quartiers environnants comme la Cité Nations unies, la Cité Douane pour faire leur tintamarre. Telle une musicienne, deux cuillères dans chaque main, une jeune tape sur deux bols installés côte à côte. Les conducteurs de voitures et de motos se sont mis à klaxonner à fond couvrant les lieux d’un bruit assourdissant. «Na dem, na dem» (qu’il parte en wolof), entonne une dame après avoir fait du bruit avec ses deux couvercles. Bidon entre les pieds, un jeune homme tente de jouer sa partition dans ce concert de casseroles en tapant dessus. Entamé bien avant 20 heures, il est allé au-delà des dix minutes demandées par le leader de Pastef.
«Ce qui s’offre à nos yeux est indescriptible. C’est vraiment surprenant. Ça n’augure rien de bon !», regrette un vieil homme. Né dans les années 1970 au Chili, ce concert de casseroles s’est développé en Argentine pendant la crise économique de 2001, au Mexique, en Espagne, en Islande et au Canada, durant les manifestations estudiantines au Québec de 2012.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn