Le talent n’est pas une question de genre. C’est le perfectionnement du don tout simplement. Lors du concert d’ouverture de la 32ème édition du Saint-Louis Jazz, les dames ont cassé la baraque. Et le plus jouissif, elles ont assuré avec des instruments faussement réservés aux messieurs !Par Malick GAYE –
Ce sont des moments fort appréciables. Dans la fraîcheur nocturne de Ndar où s’entremêlent écoute religieuse et performances musicales diverses, s’échappent des applaudissements synchronisés. Le public avait-il le choix ? Car le son des sabar attire vers la place Baya de Ndar. Sur scène, Les Rosettes, toutes de blanc vêtues, imposent au public un réveil. La puissance du sabar a opéré. Il y a quelque chose de magique dans cet instrument. Il est presque impossible de l’entendre et de rester stoïque. Et la meilleure place pour apprécier ce spectacle à sa juste valeur, c’était derrière la régie. Qui, pour l’occasion, a été installée derrière les sièges des spectateurs. Comme à l’accoutumée, le public était majoritairement composé de touristes étrangers. Mais pour une fois, les Sénégalais étaient venus en masse. La programmation y a joué un grand rôle. Les héritières de Doudou Ndiaye Coumba Rose étaient sur scène. Le répertoire de l’ancien tambour major a été revisité pour le grand plaisir des locaux. Il faut dire que c’est la matérialisation de la promesse du Secrétaire général du festival. Driss Benjalloun avait annoncé une programmation riche et variée. Et les concerts d’ouverture l’ont confirmé. En effet, avant Les Rosettes, c’est le trio guidé par Sophie Lukacs qui a ouvert les festivités. Hongroise de naissance et Canadienne d’adoption, elle a brisé le mythe des joueurs de kora. Elle a montré que la kora est un instrument de musique comme tous les autres. Et qu’il ne peut être la chasse gardée des Bambaras. C’est avec une dextérité sans commune mesure qu’elle a récité les leçons apprises à Bamako.
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