Après une longue période d’absence de la scène musicale sénégalaise, Ismaïla Lô a animé ce samedi les planches du Théâtre de verdure de l’Institut français de Dakar (Ifd). Pour l’Ifd, c’était une belle manière d’ouvrir la saison culturelle 2017-2018, et pour l’artiste, l’occasion de renouer avec son public. Armé de sa guitare et de son harmonica, le «Bob Dylan africain» a chanté l’amour, la paix, la femme et fait danser son très nombreux public avec des chansons cultes de son répertoire : Tajabone, Jammu Africa, Dibi dibi rek, Sénégambie… Un mélange époustouflant de soul, reggae, salsa et mbalax.

Absent des plateaux musicaux depuis quelques années, Ismaïla Lô a refait surface pour un concert ce samedi à l’Institut français de Dakar. Pour le public, l’attente en a valu la chandelle. Dès son entrée en scène, l’artiste a déployé une grande énergie pour satisfaire les désirs de ce public qui ne demandait qu’à le revoir sur scène. Fortement acclamé, Ismaïla Lô s’empare du micro pour chanter Mbindaane, une vieille chanson que l’on retrouve dans l’album Sénégal du maître de la soul. Il enchaîne timidement avec un titre dédiée à sa maman et chante Tar dou sey», portant toujours sa guitare en bandoulière et son harmonica pendant au cou. Avec sa mélodie douce et tranquille, l’artiste capte l’attention du public qui fredonne ses airs de soul, reggae, salsa. Ne leur laissant même pas le temps de digerer ces morceaux, Iso Lô entonne Séné­gambie… un titre 100% mbalax. Les tenant comme par le bout du nez, il en venait à faire chanter le public qui entrait au fur et à mesure que les minutes passent dans le show du chanteur.
Exécutant les moindres désirs de l’artiste, ce public participait au spectacle comme s’il était sur une scène, les gens suivaient les rythmes de la percussion, du piano, de la batterie, de la guitarre, de l’harmonica et des deux choristes qui accompagnaient la voix de l’artiste. Ismaïla régnait en maître sur scène et lorsqu’il entonne Tajabone, Jammu Africa (2003 ou 1996), L’amour a tous les droits, Dibi dibi rek (1985), même les fans les plus timides entraient dans son jeu. Il saisissait donc ce moment propice pour glisser sa plaidoirie pour une Afrique en paix, sans guerre, sans bombe et encore renouveler ses vœux d’amour à sa femme.
Au sortir du concert, une spectatrice, Madeleine, n’a pas regretté d’avoir payé le ticket. Pour elle, c’était très bien autant dans les chansons que l’ambiance. «C’était vraiment super. J’ai aimé le côté convivial du spectacle et l’échange avec le public. Je pensais que Ismaïla Lô avait arrêté la musique, mais quand j’ai su qu’il allait jouer ce soir, j’ai sauté sur l’occasion et je n’ai pas regretté. Il y a des choses à découvrir.» En compagnie de l’artiste Moona, Fatou du groupe Rafa a elle aussi trouvé ce concert «spectaculaire». En définitive, il est une initiative à remettre absolument avec un public plus large.
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