Concours Ayute Africa lancé par Heifer : Des jeunes révolutionnent la pratique de l’élevage et de l’agriculture

Par Abdou Latif MANSARAY –
Ils étaient nombreux à participer à la cérémonie organisée par Heifer International, qui a lancé Ayute Africa challenge (Agriculture-youth-technology), une compétition innovante mettant en lumière les jeunes entrepreneurs de l’agri-tech, porteurs de solutions technologiques révolutionnaires au service des petits exploitants agricoles. Lancée en février 2025, la 4ème édition d’Ayute Africa Challenge-Sénégal soutient l’entreprenariat des jeunes porteurs de projets innovants pour l’agriculture et la création d’emplois. La structure, en partenariat avec le Ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage (Masae), il y avait également la présence des investisseurs, de jeunes acteurs de l’écosystème entrepreneurial, des partenaires du public et du privé, des incubateurs universitaires, des coopératives de producteurs et autres représentants d’Ong nationales et internationales. Selon les initiateurs, le but de ce projet est d’éradiquer la pauvreté et la faim dans le monde en encourageant un développement communautaire holistique et durable fondé sur des valeurs éthiques. Dr Daouda Ndaw, Directeur national de l’Ong Heifer, explique les enjeux : «L’agriculture, actuellement, est délaissée par la jeunesse sénégalaise, mais aussi la jeunesse africaine. Et Heifer, étant une organisation de développement, a pensé mettre en place une initiative pour rendre l’agriculture attractive pour les jeunes. Et comme on le sait tous, l’agriculture regorge d’énormes opportunités pour la jeunesse sénégalaise, mais il faut la coupler avec la technologie. C’est pour cela que nous avons mis en place cette initiative appelée Agriculture, jeunesse et technologie, où on détecte les jeunes porteurs de projets innovants qui peuvent réinventer l’agriculture sénégalaise au profit des petits producteurs.» C’est ainsi qu’une ligne de crédit de 16 millions F Cfa a été mise sur la table pour financer les 5 lauréats. «Nous avons mis en place une ligne de crédit de 16 millions de francs Cfa pour les 5 lauréats. Le premier prix a gagné 8 millions et c’est lui qui a mis en place un projet sur l’agriculture, avec une application qui fonctionne avec le solaire et une caméra. Je pense que c’est un projet innovant qui peut beaucoup aider les agriculteurs, parce que la plupart d’entre eux ou bien des propriétaires ne sont pas dans les fermes. Et avoir une application qui te permet de suivre à distance ce qui se passe dans ton poulailler peut beaucoup aider dans la gestion.» Il poursuit : «Le deuxième prix aussi est réservé à de jeunes innovateurs, de jeunes étudiants qui ont mis en place le projet sur le Tifa. Nous connaissons tous cette plante. Alors qu’on pense que c’est une plante intitule, avec ce projet, les jeunes sont parvenus à transformer ce Tifa en énergie, mais aussi en alimentation des animaux. Ce sont vraiment des projets innovants que nous devons encourager pour que les petits producteurs puissent en bénéficier.»
Par ailleurs, M. Ndaw renseigne avoir reçu 300 projets pour l’initiative Ayute. «Nous avons fait une présélection des 15 meilleurs projets, qui ont suivi une formation importante, et à l’issue de laquelle nous avons retenu 5 projets pour la finale. L’objectif est de pouvoir appuyer les petits producteurs à commercialiser facilement à un bon prix leur production, à avoir accès facilement aux entrants, mais aussi avoir des éléments et outils pour s’adapter au changement climatique», ajoute-t-il.
Alpha Ba, secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’encadrement paysan, salue cette initiative. «Si le ministère de l’Agriculture décide de s’associer avec Heifer International pour l’organisation de cette quatrième session, ce n’est rien d’autre que la continuité de l’option et de la vision définie par le gouvernement du Sénégal, qui est de travailler sur le secteur agricole de manière globale. Mais aussi comment prendre en compte cette question des Tic et des startups qui interviennent dans l’agriculture. Nous savons tous que l’agriculture, si nous voulons la révolutionner, il faut qu’elle s’adapte à son contexte, et s’adapter à son contexte signifie intéresser une masse importante de la population. C’est pouvoir utiliser les outils adaptés et ce qui a été présenté par les différentes startups.»
En tout cas, la gagnante, Mbégué Diouf, cheffe d’entreprise évoluant dans le domaine de l’élevage, plus précisément dans la digitalisation des femmes agricoles, savoure ce moment : «Le prix va nous permettre de faire un pas décisif dans la réalisation de nos objectifs.»
latifmansaray@lequotidien.sn