Viol, pédophilie, détournement de mineur et acte contre nature. Telles sont les accusations portées à l’encontre de Mohamed Ba. Reconnu coupable de ces chefs, il a été condamné hier à 3 ans de prison ferme.

Mohamed Ba ne passera pas la fête de Korité chez lui, cette année. La juge Rama Ly lui a délivré hier un ticket de 3 ans pour la citadelle du silence. Il comparaissait devant le Tribunal des flagrants délits pour les chefs de «viol, de pédophilie, de détournement de mineur et d’acte contre nature» au préjudice de M. J. C, un garçon de 14 ans. Les faits se sont produits à Tivaouane Peulh. Mohamed Ba, 24 ans, est un monteur de podium. Avant les faits, il s’était rendu à l’école où étudie la victime pour y installer un podium en vue d’une fête qui devait avoir lieu dans cet établissement. Mohamed Ba, domicilié à Pikine Icotaf et marié à une épouse, était loin de s’imaginer qu’il allait faire l’objet d’une provocation. Selon ses révélations à la barre, il a été approché par une jeune fille qui lui a demandé son numéro de téléphone. Sans trop chercher à comprendre les réelles intentions de la fille, il a remis son numéro à cette dernière. Il venait d’ouvrir la porte de sa prison sans le savoir. Dès qu’il a remis le numéro à cette fille, il a commencé à recevoir des messages et des appels du numéro du mineur M. J. C qui le courtisait.
Mais il croyait qu’il avait affaire à la jeune fille qui l’avait abordé. Mieux, le timbre de la voix efféminée qu’il entendait au bout du fil l’amenait à prendre son interlocuteur pour une femme qui le berçait par des mots doux. C’est ainsi qu’un jour, ils se sont donné rendez-vous. Mais il a failli tomber des nues quand il a trouvé l’adolescent au lieu du rendez-vous dans son école. «J’étais choqué parce que même sur son profil Wathsapp, il y a mis une photo de fille. Il m’a invité à le rejoindre dans une salle de classe pour une partie de jambes en l’air, j’ai refusé. D‘ailleurs, avant même qu’on se sépare ce jour-là, je lui avais conseillé d’abandonner ce mauvais chemin», a-t-il tenté de se donner bonne conscience. Mais ce qu’il ignorait, c’est que le bruit courait déjà dans l’école que l’adolescent est un homosexuel. Mais le pot aux roses a été découvert par la maman de ce dernier. «C’est ma mère qui a découvert nos discussions téléphoniques par le biais de ma sœur, et c’est le prévenu qui m’a fait le premier des avances», a déclaré M. J. C dans le procès-verbal d’enquête. L’enfant a aussi indiqué aux enquêteurs que le prévenu l’a contraint à entretenir avec lui des relations sexuelles lors de cette fameuse rencontre. Des accusations qu’il a tenté maladroitement de nier sans convaincre le Tribunal.
Après le Parquet qui a requis l’application de loi, l’avocat du prévenu,
Me Amadou Aly Kane, s’est employé à le soustraire des mailles de la justice. Selon l’avocat, la véritable victime dans cette affaire c’est son client. Car, dit-il, «l’enquête menée dans l’école de l’adolescent a révélé que ce dernier est soupçonné d’être un homosexuel depuis fort longtemps». Même son apparence, ajoute-t-il, le confirme, raison pour laquelle il a refusé de comparaître avec sa mère, fait remarquer la robe noire qui a plaidé la relaxe pure et simple de Mohamed Ba. Malheureuse­ment, il ne sera pas suivi dans ses conseils par le Tribunal.
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