La blessure de Sadio Mané est devenue une affaire nationale. D’où l’importance de la traiter avec prudence et en employant les mots justes. C’est ce qu’a compris Aliou Cissé. En évoquant hier le cas de «SM10», le sélectionneur a bien appris la leçon qui dit qu’en cas de «crise», il y a une manière de communiquer.Par Hyacinthe DIANDY  –

Annoncer une nouvelle qui fait trembler tout le Sénégal, l’Afrique et même le monde, c’est ce qu’a fait L’Equipe en «décrétant» le forfait de Sadio Mané pour le Mondial qatari.

Conséquence : les Sénégalais, particulièrement, ont vécu un mercredi matin très agité, rythmé par des commentaires et questionnements sur la teneur d’une telle info à quelques jours du début de la Coupe du monde.

Le quotidien sportif français n’ayant cité aucune source dans son «scoop», a sûrement poussé le Bayern à communiquer à son tour sur l’état de santé de son joueur.

Sur son site internet, le club bavarois a fait baisser la tension. Tout en confirmant le diagnostic de la blessure au genou droit de son attaquant sénégalais, il s’est bien gardé de parler de «forfait» pour le Mondial. «Mané est forfait pour le match contre Schalke 04 ce samedi. D’autres examens suivront dans les prochains jours, et le Fc Bayern est en discussion avec le staff médical de la Fédération sénégalaise de football.»

Par ce communiqué, le Peuple sénégalais entretenait toujours l’espoir de voir leur star figurer dans la liste de Aliou Cissé. Ce qui a été confirmé hier lors de la publication de la liste des 26 pour le Qatar.

Face à la presse et très attendu sur le cas Sadio Mané, Aliou Cissé n’a pas raté sa communication. En clair, le sélectionneur a bien appris la leçon qui dit qu’en cas de «crise», il y a une manière de communiquer. Et dans cet exercice, le sélectionneur des Lions a bien su gérer sa com’, et en étant mesuré, sans pour autant écarter un Mondial sans Sadio Mané.

Cissé n’écarte pas un Mondial sans Sadio
En effet, Cissé a d’abord donné espoir aux Sénégalais qui souhaitent voir leur star débarquer au Qatar, en déclarant : «Dans une semaine-dix jours, on fera une autre Irm de contrôle pour voir l’évolution de cette blessure. Je préfère le garder dans le groupe parce que c’est une situation qu’on a déjà connue, à un degré moindre, avec Ismaïla Sarr à la Can, on a su bien le gérer. Sadio est un joueur à part dans notre effectif, donc il est important de continuer à suivre sa blessure en espérant, d’ici 2-3 semaines, une évolution. Nous sommes vraiment optimistes.»

Dans la même foulée, le sélectionneur n’exclut toutefois pas de remplacer Mané de sa liste au dernier moment, selon l’évolution de sa blessure. «Comme je vous l’ai dit, au niveau de la réglementation, j’ai le temps de faire un changement, ça veut dire que, jusqu’à avant notre premier match (le 21 novembre contre la Hollande), il y a une possibilité de changer. Mais comme je l’ai dit, on se donnera tous les moyens nécessaires pour récupérer Sadio.»

Entre un discours clair-obscur ou une «communication de crise», le constat est là : Sadio est si près… et très loin du Qatar !
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