La montée des discours haineux et du «terrorisme» verbal en ligne démontre que la technologie numérique a engendré un certain nombre de défis qui impactent la cohésion sociale. Le «Gingembre de Continent Premier», ces rencontres organisées par Continent Premier à Dakar et Saint-Louis du 1er au 3 décembre prochain, devrait servir de plateforme pour rappeler l’importance de préserver un journalisme solide et de qualité à l’heure où la presse est confrontée à des défis croissants.Par Ousmane SOW –

La montée des discours haineux et du «terrorisme» verbal en ligne, démontre que la technologie numérique a engendré un certain nombre de défis qui impactent la cohésion sociale. D’un côté, «l’établissement d’un juste équilibre entre la liberté d’expression en ligne», et «le respect de la dignité humaine et du vivre-ensemble» de l’autre côté. Ainsi, pour atteindre cet équilibre, il est nécessaire de comprendre comment les médias traditionnels sénégalais s’adaptent à cette ère numérique, tout en prenant en compte les défis que posent les caractéristiques distinctives du discours virtuel telles que «l’anonymat et la communication transfrontalière». Continent Premier, le magazine du journaliste sénégalais accrédité auprès des Nations unies, Gorgui Wade Ndoye, organise depuis quelques années, des panels et conférences autour du vivre-ensemble. La prochaine édition de ce Gingembre est prévue à Dakar et Saint-Louis du 1er au 3 décembre prochain. Dans une note conceptuelle intitulée : «Vivre-ensemble : les médias traditionnels et les réseaux sociaux au service de la cohésion sociale», l’organisateur apporte des éclairages sur les débats qui vont se tenir au Monument de la Re­naissance et à l’université Gaston Berger de Saint-Louis.

«Construire les stratégies utiles au vivre-ensemble : éducation à la citoyenneté, identités socio-culturelles, quelle responsabilité des médias ? Quel rôle jouent les médias traditionnels et les réseaux sociaux dans notre quotidien et l’éducation des populations ? Quelle place tiennent-ils au sein du cercle familial, amical ou professionnel ? Quelle importance prennent-ils dans notre relation aux autres ? Quelle conduite adopter pour réduire les mauvais usages et surtout pour préserver le lien et le dialogue entre les populations ?» Autant de questions qui seront abordées lors de ce Gingembre qui vise à «dessiner les pas menant vers la paix, la liberté d’expression et la vie dans une atmosphère de respect et de cohésion sociale».

Internet, vecteur de désinformation
Doit-on blâmer les réseaux sociaux ? En tout cas, depuis l’ère numérique, une forme de doxa semble désormais s’imposer concernant le lien entre les réseaux sociaux et l’information. Les vagues inexorables d’informations, la désinformation, les discours de haine et les récits polarisés créent une confusion sur ce à quoi il faut se fier. C’est notamment l’argument mis en avant par le Gingembre. Dans cet environnement, il s’agit également de renforcer les capacités en matière d’éducation aux médias et à l’information dans l’ère de la désinformation et du discours de haine. «Les contenus de nos consommations et interactions peuvent influencer ce que nous pensons être important, et même nos croyances et attitudes. Ils éclairent nos décisions quotidiennes, des plus banales aux plus critiques», ajoute le document, qui précise que ces dernières années, les sociétés Internet ont été un vecteur de désinformation électorale. Afin d’identifier les véritables sources, et discerner ainsi les informations de qualité, les manipulations, surtout en période électorale, le document indique qu’il faut s’interroger sur le rôle des journalistes et des autres vecteurs d’information. «Le Gingembre de Continent Premier devrait servir de plateforme pour rappeler l’importance de préserver un journalisme solide et de qualité à l’heure où la presse est confrontée à des défis croissants et les journalistes s’inscrivent dans un écosystème plus large des outils «sociaux» de la communication numérique. Pour trouver des solutions, il urge de faire en sorte que les citoyens améliorent leur maîtrise des médias et de l’information pour naviguer au sein d’un environnement médiatique aux choix multiples et comprennent à la fois d’où vient l’information qu’ils consultent, comment elle a été produite, et quelles forces éditoriales, technologiques et autres interviennent dans le filtrage de l’information lors de sa diffusion», préconise le Gingembre de Continent Premier.