Les quelques 700 participants venus d’horizons divers se sont penchés sur «Religion, paix et prospérité en Afrique». Sans cette paix, aucune aspiration au développement économique et social n’est possible tout comme aucun projet de société ne peut être viable.

La réflexion de Abdou Aziz Kébé, qui prenait part ce week-end, au complexe Khalifa Ababacar Sy, à la Conférence islamique régionale de Tivaouane, organisée en prélude au Gamou, célébré le 19 novembre prochain, campe les enjeux : «L’Islam est un projet de société et voie de salut pour une humanité sans cesse éprouvée, dans son vicariat sur terre, à consacrer, à travers plusieurs versets du Saint Coran, la culture de la paix et du vivre ensemble.» Il salue cet engagement de l’autorité religieuse de la Sainte cité de Maodo, Serigne Mbaye Sy «Mansour», qui est «conscient des enjeux de l’heure, en écoutant les balbutiements des sociétés, sentant les inquiétudes et les risques qui émanent d’elles». C’est parce que, poursuit M. Kébé, «il se rappelle que l’homme est le lieutenant de Dieu sur terre et Dieu c’est ‘’Assalam’’, la paix. Le khalife a voulu, à travers ce symbolisme de la prière, que la paix ne soit pas simplement un rituel mais qu’il soit une ressource de vie qui nous accompagne du lever au coucher du soleil. C’est pourquoi il nous a demandé d’inviter l’ensemble des parties prenantes de la religion qui, dans son acception première, est une liaison, une relation avec le Tout Puissant et les êtres humains pour instaurer ici même le reliquat de là où nous allons habiter». Aussi s’agira-t-il, selon lui, de regarder ensemble les menaces et risques qui, au nom de la religion, donnent des noms qui n’ont rien à voir avec cet esprit de lien de solidarité, de construction de cercles d’inclusion en alternative aux cercles d’exclusion que d’aucuns tentent d’imposer. «Il nous faut revisiter l’arrière-plan historique pour voir comment les religions en l’occurrence l’Islam, au moment des grandes crises dans nos sociétés où il y avait une rupture du contrat social avec les pouvoir locaux, a su proposer une alternative en créant d’autres cités de prospérité, de paix et de vivre ensemble.» Un modèle sénégalais de vivre-ensemble qui peut être proposé aux autres sociétés qui ont cette soif de vivre ensemble entre musulmans et non-musulmans mais aussi entre musulmans qui ont une interprétation différente de ce qu’est le texte de la loi. En écho, Sidy Lamine Niass, qui disséquait l’«Actualité du dialogue inter religieux», signale que la première mission de Seydi Hadji Malick c’est le renforcement la paix. «Si on parle aujourd’hui de cette paix au Sénégal qui est un modèle et qui a permis à un non musulman de diriger ce pays pendant vingt sans aucune contestation, nul doute que les enseignements de Seydi Hadji y ont été pour beaucoup», analyse le Président directeur général du Groupe Walfadjri.
Le Gamou de Tivaouane, prévu pour le 19, est placé sous le thème : «Sur les traces de Al Amine : Ensemble pour la paix.» Ce thème recoupe fort bien celui du symposium dont les travaux ont tourné autour de la trilogie «religion, paix et prospérité en Afrique».
nfniang@lequotidien.sn