Conférence UA – Violences faites aux femmes et aux filles : Macky Sall prône la tolérance zéro

A la conférence de l’Union africaine sur la masculinité positive, qui se tient à Diamniadio, le chef de l’Etat a appelé à «agir contre toute forme de violence à l’endroit des femmes et des filles».Par Dieynaba KANE –
Tolérance zéro contre les violences faites aux femmes et aux filles. C’est le message lancé par le président de la République lors de l’ouverture de la conférence de l’Union africaine sur la masculinité positive, qui se tient à Diamniadio. Macky Sall déclare : «Après la Conférence de Kinshasa dont la Déclaration et l’appel à l’action ont été endossés par le Sommet de l’Union africaine de février dernier, la voie est tracée pour l’élaboration d’une Convention sur la lutte contre les violences faites aux femmes.» Pour M. Sall, «Dakar doit capitaliser cette dynamique pour que cette rencontre ne soit pas un effet de mode qui s’évanouit avec la fin de ses travaux, mais le catalyseur d’énergies positives à l’échelle nationale et continentale pour une tolérance zéro contre les violences faites aux femmes et aux filles». Cette rencontre, de l’avis du chef de l’Etat, est tenue pour «susciter une prise de conscience, mais aussi pour agir contre toute forme de violence à l’endroit des femmes et des filles». Dans son discours, il rappelle : «Cette violence n’est pas que physique. Elle est aussi morale, par le harcèlement, les menaces, les insultes et autres propos désobligeants ou humiliants qui blessent autant, sinon plus que les violences physiques.» Poursuivant ses propos, il ajoute que «lutter contre ces pratiques d’un autre âge est d’autant plus juste et légitime qu’aucune religion, aucune loi, aucune règle sociale ne fait l’apologie de la violence contre un être humain». Bref, fait-il savoir, «il ne saurait y avoir de fondement légal ou moral à la violence, sous quelque forme que ce soit».
Macky Sall, qui appelle à une unité d’actions pour mettre fin à ces violences, estime que «tous ensemble, pouvoirs publics, leaders religieux et traditionnels, membres de la Société civile et citoyens, nous devons élever la voix et dire : ça suffit !». Et d’insister : «Ça suffit la brutalité, ça suffit la maltraitance, ça suffit le harcèlement, ça suffit les brimades, les insanités, le viol et autres sollicitations non désirées.» Toutefois, souligne M. Sall, «il ne suffit pas de dire ça suffit». D’après lui, «il faut agir, agir pour que cesse l’omerta du silence, en temps de paix comme en temps de guerre». Le chef de l’Etat, qui a parlé des instruments internationaux comme l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui vise l’élimination de toutes les formes de violence contre les femmes, a aussi évoqué les mesures prises au niveau national, avec notamment «la loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie, le guide spécifique de prise en charge des violences faites aux femmes et aux filles par les Forces de l’ordre, le portail de la Cellule d’appui à la protection de l’enfance, dédié au signalement d’images d’abus sexuels sur les enfants, le Commissariat de police pilote de Mbao, qui intègre la spécificité féminine dans son organisation, son fonctionnement et l’accueil fait aux femmes et aux filles victimes de violences».
Au-delà des lois et règlements, Macky Sall pense que «ce qui comptera par-dessus tout, c’est l’évolution des esprits». Et d’expliquer : «Evolution des esprits des femmes et des filles envers elles-mêmes, et évolution des esprits des hommes envers les femmes et les filles, pour conforter l’égalité en droit et la complémentarité sociale homme-femme.» Revenant sur la masculinité positive, le président de la République veut qu’on en fasse «un nouvel état d’esprit pour une société plus juste et plus accueillante pour les femmes et les filles».
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