Passé au Rubin Kazan entre juillet 2016 et janvier 2018, Alex Song a vécu une aventure compliquée en Russie. Complètement seul, il n’a pas été soutenu par son club et a vécu une période de déprime.

Ancien joueur d’Arsenal et du Fc Barcelone, Alex Song était l’un des milieux en vogue du continent. Pourtant, il a vu sa carrière battre l’aile dès son arrivée en Catalogne à l’été 2012. Incapable de s’imposer, il a connu deux prêts à West Ham avant de s’engager avec le Rubin Kazan. Arrivé libre en Russie le 21 juillet 2016, il a vécu une expérience très compliquée sur laquelle il est revenu en détail dans un entretien pour The Telegraph. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cet épisode de la vie de Alex Song fait froid dans le dos. «Pendant un moment, je ne pouvais pas dire aux gens que je n’étais pas bien, je devais dire que tout allait bien parce que je ne voulais pas qu’ils s’inquiètent. Je devais juste être positif et ne pas faire en sorte que les autres se sentent mal aussi, en particulier ma femme et mes deux garçons qui étaient à Londres», a-t-il lancé fortement touché.
Pourtant arrivé avec un statut important suite à ses expériences dans de grands clubs européens, il a vite déchanté. Peu utilisé, il aura disputé 24 matchs en un an et demi et ne disposera jamais vraiment de la confiance de son entraîneur. Pourtant, c’est bien hors des terrains que la situation était la plus compliquée à vivre. Très vite, il s’est rendu compte que le club était en proie à de grosses difficultés financières et que les joueurs n’étaient pas accompagnés : «Quand j’ai signé, je me disais que j’allais obtenir une maison rapidement, mais les mois se sont écoulés et je n’en ai pas eu. En fin de compte, j’ai quitté l’hôtel et j’ai dû vivre au centre d’entraînement. Le club me disait que je devais attendre jusqu’à ce qu’ils aient terminé la maison. Un jour, j’ai parlé avec l’un des responsables de la conception et il m’a dit que personne ne lui avait rien demandé.»

Déprime et salaire non versé
Abasourdi par cette nouvelle, il a tout doucement sombré dans une forte déprime : «J’ai passé un long moment assis dans ma chambre et je n’ai jamais allumé la lumière. J’étais toujours avec mon ordinateur, sans télévision, parce que je ne comprenais rien en russe. Toute ma vie était basée sur un ordinateur et un mobile et ce n’était pas sain. Pour être honnête, je ne savais pas pourquoi je n’allumais pas la lumière.» Par ailleurs, son salaire ne tombait pas forcément puisque le club ne pouvait pas répondre aux émoluments de tous ses joueurs (d’ailleurs, le Rubin Kazan a été récemment puni par le fair-play financier). Paradoxalement, ses difficultés sportives l’ont libéré. Nommé à l’été 2017, Kurban Berdyev a effectué un long remodelage de l’effectif du Rubin Kazan. Pas séduit par Alex Song, le coach turkmène a tout d’abord mis le Camerounais au placard avant de rompre son contrat à la fin du mercato hivernal.
Pouvant retrouver sa famille à Londres, il a pu se remettre progressivement de son histoire russe. D’ailleurs, Alex Song ne garde pas vraiment de rancœur et a expliqué qu’il aurait pu se plaire à Kazan avec davantage de soutien : «C’était un bel endroit. Il y a de bons restaurants et des gens sympathiques, mais je ne sortais jamais parce que je n’avais pas d’amis. J’ai toujours mangé dans les installations du club et j’étais toujours seul. Je commençais à devenir fou. Je n’ai pas pleuré, mais j’étais très stressé.»
Désormais au Fc Sion, il a retrouvé le chemin des terrains et le plaisir d’exercer sa passion : «J’ai pratiquement perdu une année de ma carrière en Russie. Maintenant, je joue et je suis à nouveau heureux. Tout se passe bien ici. Ma famille est ici avec moi.» A désormais 31 ans, Alex Song a retrouvé le sourire.
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