Pour avoir été son directeur de Cabinet en 1978, l’ancien ministre des Sports, Abdoulaye Makhtar Diop, est bien placé pour parler de Lamine Diack, ce dirigeant émérite, qui vient de nous quitter.«Lamine Diack a tiré tous les tiroirs de la vie»

«J’ai, en effet, été son directeur de Cabinet en 1978, c’était une étape de notre vie ensemble, qui avait commencé bien des années avant. Lamine Diack a tiré tous les tiroirs de la vie. Au plan social, associatif, sportif et politique», témoigne le Grand Serigne de Dakar.
«Ce qu’il faut noter chez lui, c’est un homme qui se dédie aux missions qui lui sont confiées. Le Président Senghor l’a appelé dans son gouvernement, parce qu’il avait des problèmes énormes avec la jeunesse sénégalaise de l’époque. C’est ainsi que le Président Senghor en avait fait le Commissaire aux Sports. Il deviendra maire de Dakar. Et ce que l’on doit noter, c’est Lamine Diack et Jacques Chirac qui ont été à l’origine du Rallye Paris-Dakar, alors que le Président Senghor s’y opposait. C’est vous montrer à quel point, par sa détermination, son courage, Lamine Diack a toujours porté à bien ses missions. Au niveau du Comité national olympique, en 1980, avec le conflit en Afghanistan, que l’Union Soviétique avait envahi, les Etats-Unis avaient mené une large campagne de boycott des Jeux de Moscou. Et le Président Senghor et le bloc occidental demandaient au mouvement sportif sénégalais de suivre. Là encore, c’est le président Lamine Diack qui a convaincu le Président Senghor et le Président Abdou Diouf, de la participation du Sénégal et des pays africains», soutient-t-il. Avant de revenir sur le magistère du défunt à la tête de l’Iaaf.
«Lamine Diack n’est pas arrivé par hasard à la tête de la Fédération internationale d’athlétisme. Pendant presque 7 ans, il fut le premier vice-président de Primo Nebiolo. C’est Lamine Diack qui a créé les premiers championnats du monde d’athlétisme, pour les intercaler entre deux Jeux olympiques. C’est lui qui a professionnalisé l’athlétisme mondial.»
Enfin, au plan politique, le vice-président de l’Assemblée nationale de noter que le président Diack «a beaucoup contribué à la réforme du statut de Dakar. Il fut questeur de l’Assemblée nationale, il a toujours travaillé pour le développement du Sénégal. On a parlé de réforme Lamine Diack, mais cette réforme avait un soubassement extrêmement important. Nous retenons de lui, un homme qui a fait de son travail un sacerdoce, qui s’est engagé sur tous les plans.»
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