Vous avez 16 ans. Vous n’êtes jamais sorti du Sénégal, et soudain, vous êtes à 4 000, 5 000 mille km au Texas. Comment vous l’avez vécu ?

Je me suis dit que ça va être un long chemin à parcourir juste sans ma mère… [et ne plus] avoir mon petit frère à mes côtés, prendre soin de lui. Et maintenant, je ne savais pas quand j’allais pouvoir les revoir. C’était donc vraiment difficile.

Il y avait donc une équipe de personnes autour de vous. Que vous ont-elles promis ? Que vous ont-elles dit ?
Je veux dire la plus grande chose qu’ils ont racontée, et c’est pourquoi ma mère a accepté de m’envoyer ici, c’est de se demander «était-il capable de poursuivre ses études ?». Et c’était après qu’ils ont dit cela. Et puis c’était une évidence pour elle. Mais au fond de leur esprit, ils ont vu beaucoup de potentiel en moi, je pense.

Et en tant que basketteur ?
En tant que basketteur. Quand je suis allé à Houston, n’ayant aucune expérience en basket-ball aussi, c’était vraiment difficile. J’étais un grand enfant. J’étais énorme. Mais je ne savais pas ce que je faisais sur le terrain de basket. Je n’avais aucune idée. Je ne savais même pas si j’appartenais à ce monde. Ce fut une période difficile de s’adapter. Je jouais tous les jours, je m’entraînais, je pratiquais, je suivais le régime. Et c’était aussi difficile mentalement, de ne pas avoir ma mère, de ne pas avoir ma famille autour. Et puis je ne savais pas à quel point l’Amérique aime le sport.

Pour vous, l’Amérique aime le sport ?
Oui… Et ils peuvent parfois être rudes. Et ils m’ont juste vu comme, «Oh, c’est un enfant. Il est grand. Il est censé être bon au basket».

Maintenant comment voyez-vous notre nouvelle vie, ici aux Etats-Unis ?
Il faut continuer à être fort mentalement. Resté concentré sur les choses que vous pouvez contrôler, car c’est tout ce que vous pouvez faire parfois. Et continuer à travailler dur. Et tout ce que vous faites, vous le faites bien. J’ai l’impression d’avoir tout fait correctement. Je n’ai rien regretté. Donc voilà !