Dix jours après son arrivée à Bordeaux en provenance de Lille, Younousse Sankharé a déjà trouvé sa place chez les Girondins. Découverte d’un garçon qui sait ce qu’il veut.
Après 35 minutes d’entretien, on se dit que Younousse Sankharé est bien plus bavard que ce qu’il laisse filtrer en conférence de presse. «Je n’aime pas parler en public», sourit-il. Seconde impression : l’homme, direct et avec du recul sur lui-même, sait ce qu’il veut et où il va.
Dimanche dernier, le milieu de terrain de 27 ans qui s’est engagé le 30 janvier pour quatre ans et demi avec les Girondins a parlé de lui pour Sud-Ouest, de Pierrefitte où il a grandi en Seine-Saint-Denis, du Paris Saint-Germain, son club formateur. Avec un credo. «Le coach sait que je suis un soldat. Il peut me mettre où il veut, je donnerai le meilleur de moi-même», indique l’international sénégalais qui n’a pas tardé à s’imposer dès sa première titularisation le week-end dernier contre Caen (4-0).
«J’ai vu mes parents – chauffeur de camion poubelles et femme de ménage – enchaîner les boulots»
Younousse Sankharé ne s’estime pas différent de celui qui a été lancé à 18 ans à Paris. Le milieu de terrain bordelais raconte justement sa jeunesse. «Je suis le même, avec plus de maturité peut-être. J’ai envie de gagner, de réussir, d’aller vers l’avant. Quand je suis arrivé en jeune, on m’a donné une étiquette de garçon difficile, d’épidermique. Je ne me considère pas comme ça. Je suis un passionné. On ne m’a rien donné, je suis toujours allé chercher les choses. Jamais je ne me permettrais de traîner des pieds. J’ai vu mes parents – chauffeur de camion poubelles et femme de ménage – se réveiller pour aller bosser à 6 heures, enchaîner les boulots. Moi je me lève pour ma passion. C’est un métier de fou […] Mes trois grands frères ont joué au foot. Mon père a donné beaucoup pour eux, fait les démarches. Ils n’ont pas réussi. Quand mon tour est arrivé, les gens disaient que j’étais doué, mais mon père n’y croyait pas. Il était fatigué après les trois autres (sourire). Ça a peut-être été là le déclic. Quand il a vu que j’étais sérieux, il m’a accompagné.»
La première titularisation (impressionnante) de Sankharé
Valentin Vada, très utilisé depuis début 2017, a laissé sa place de titulaire à Younousse Sankharé pour une première titularisation contre Caen le week-end dernier. L’ancien Lillois a été vraisemblablement très propre au ressenti des supporters et de son entraîneur. Voyons si tel est le cas également par ses statistiques !
85 minutes de jeu et 2 tirs, preuve que ça y est, les milieux de terrain bordelais frappent au but (même si aucun ne fut cadré). En revanche, il fit une passe décisive et aurait même pu participer vivement à une seconde action si Gaëtan Laborde l’avait ponctuée par un nouveau but (2 occasions créées dans ce match, deuxième meilleur total). Dans ses passes en tout cas, le milieu bordelais pointe à la 2ème place du match, avec 47 passes réussies (loin derrière Toulalan, 1er avec 73 passes réussies). Il s’en sort d’ailleurs avec un joli 88,7% de réussite, soit le meilleur total des titulaires du soir. Il est le deuxième à avoir réussi le plus de passes dans le troisième tiers (13) et celles-ci furent à 22,6% vers l’avant. Au total, il joua 84 ballons, deuxième meilleur total derrière Toulalan (86).
Défensivement, il gagné 10 ballons, 2ème meilleur total du match (2 en défense, 7 au milieu et 1 en attaque). Il est également l’un des joueurs de ce match à avoir perdu le moins de ballons, au nombre de 8. Il remporta 4 duels, soit 50% de réussite (8 tentés). N’oublions pas ses 2 interceptions (5ème meilleur total du match) ou encore ses 3 tacles réussis (4ème meilleur total du match). 3 tacles réussis sur 3 tentés, et donc un 100% dans cet exercice. Enfin, il ne subit aucune faute et n’en commit aucune non plus.
Avec Sud Ouest