Le Congrès international de lutte contre le Vih a fermé ses portes ce mercredi 26 juillet. 6 000 chercheurs du monde entier se sont réunis à Paris pendant 4 jours pour présenter leurs travaux et faire le point sur la lutte contre l’épidémie. Quel bilan tirer de ce congrès ?
C’est une bonne nouvelle de l’Onusida qui a ouvert le congrès : l’épidémie de Vih recule dans le monde. C’est pourtant la question de l’argent qui occupait toutes les têtes, avec l’annonce des Etats-Unis, qui comptent réduire leur participation au Fonds mondial contre le Sida d’environ 1 milliard de dollars. Néanmoins, il s’agissait d’un congrès avant tout scientifique et cette édition 2017 marquera les débuts de ce qu’on appelle les traitements de longue durée. Les premières études démontrent leur efficacité. Le principe est simple : plutôt que de prendre des pilules tous les jours, pendant toute sa vie, avec les contraintes que cela représente, il s’agirait de se faire injecter les médicaments par seringue, toutes les 8 semaines. Une méthode qui pourra certainement être utilisée également comme moyen de prévention, notamment pour les populations à risque.
Des pistes de recherche prometteuses
L’autre moment fort du congrès a été la présentation de cette étude sud-africaine. Elle révélait l’existence d’un enfant de Soweto, en Afrique du Sud, né séropositif, qui a suivi un traitement de 40 semaines dès sa naissance puis l’a arrêté. 9 ans plus tard, le virus est toujours présent, mais son corps le contrôle tout seul. On ne connaît que deux autres cas similaires dans le monde et cela ouvre des pistes de recherche très prometteuses.
Du côté de la lutte contre les maladies opportunes, qui profitent du Vih pour se développer, d’autres progrès ont été notés. La cryptococcose, par exemple, tue encore 100 000 personnes par an. Son traitement est très lourd, donc peu répandu. Une étude très remarquée a démontré l’existence d’une nouvelle méthode de soins plus simple. Il faudra cependant encore du temps avant qu’elle ne soit implémentée sur le terrain.
La bataille est encore loin d’être gagnée. On meurt toujours du Sida pour des raisons parfois très matérielles. L’Ong Médecins sans frontières a par exemple tiré la sonnette d’alarme. Certes de nombreux malades sont sous traitement, mais ils ne sont pas assez suivis par manque de moyens. Une grande partie d’entre eux développe alors des résistances qui ne sont pas remarquées rendant inefficaces leurs médicaments.
Rfi