Le plus grand congrès international consacré à la recherche contre le Sida se tient en ce moment à Paris. On y croise également des personnes venues évoquer les hépatites, notamment l’hépatite C qui tue toujours beaucoup, notamment en Afrique, et qui malheureusement pour les malades n’a pas la même visibilité que le Vih.

A l’occasion du congrès mondial sur le Sida, 6 000 scientifiques se sont donné rendez-vous à Paris pour présenter les résultats de leurs recherches en matière de traitement ou de prévention. Parmi eux, le docteur Karine Lacombe, infectiologue à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Elle vient de présenter une étude démontrant que les traitements contre l’hépatite C utilisés dans les pays du Nord sont également efficaces dans ceux du Sud. On s’en doutait, encore fallait-il le prouver. Mais cette étude a également un autre but. «C’est surtout le support pour un programme de plaidoyer pour l’accès au dépistage, au traitement et au suivi des patients porteurs d’hépatites virales, en particulier d’hépatite C», explique le Dr Lacombe. Alors que le taux de mortalité dans les pays du Sud reste extrêmement élevé, le problème des hépatites était encore récemment largement méconnu.
Par rapport au Vih, les hépatites semblent comme oubliées, notamment par les populations. La société civile ne se mobilise quasiment pas autour de la question des hépatites virales, regrette Karine Lacombe. «Surtout, il y a un problème d’intégration de ce qu’est le poids de la morbi-mortalité liée aux hépatites virales par les gouvernements qui n’investissent pas assez en termes de diagnostics, mais aussi de traitements, notamment dans des plans nationaux de prise en charge des hépatites virales», pointe-t-elle. Toutefois, les choses évoluent. Le Cameroun ou la Côte d’Ivoire ont par exemple lancé des plans nationaux de lutte contre les hépatites.
Rfi