Par Mamadou SAKINE –

Pour Abdourahmane Diouf, «le calendrier électoral n’appartient pas aux hommes politiques». L’ancien porte-parole de Rewmi, invité du Jury du dimanche hier, sur I-radio, qualifie le consensus entre l’opposition et le parti au pouvoir sur le report des élections, de «coup d’Etat démocratique». Il réagissait ainsi au projet de loi portant modification du Code électoral qui sera examiné aujourd’hui par les députés. «Il y a eu une prise en otage du Peuple sénégalais. Même quand on dit avoir acté le report des élections locales parce qu’il fallait revoir le fichier et qu’il y ait un consensus entre l’opposition et le parti au pouvoir, je ne suis ni d’accord avec le parti au pouvoir ni d’accord avec cette opposition qui demande cela», déplore cet opposant au régime du Président Macky Sall. M. Diouf, qui réaffirme que la création de son parti politique est en cours, d’ajouter : «C’est le président de la République en personne et, peut-être même, le chef de l’Apr qui décide de quand est-ce que le mandat des élus locaux arrive à terme. Cela veut dire que c’est le président de la République qui est le maître du jeu de la décentralisation, indépendamment du point de vue des populations. Ça c’est un chaos au niveau des collectivités territoriales.» Il est d’avis qu’il fallait tenir les élections à date échue. Par contre, l’ancien camarade de Idrissa Seck se dit «très heureux» que le suffrage universel direct soit acté pour les élections territoriales. «J’en parle depuis des années parce que je pensais que la démocratie que nous avons au niveau des élections locales est une démocratie tronquée. J’ai toujours considéré que la décentralisation, au Sénégal, n’est pas réellement une décentralisation. Celle que nous avons ne donne pas de pouvoir aux maires pour avoir un bilan», dit-il.
Par ailleurs, estimant que Khalifa Sall et Karim Wade ont été des «victimes», Abdoura­h­mane Diouf a plaidé pour une amnistie pour les deux hommes politiques con­dam­nés. «Ce qu’ils ont toujours reproché au Président Macky Sall, c’est d’avoir travaillé à une sélection hors normes pour les compétitions électorales, c’est-à-dire qu’il met en place un système de sélection qui n’est pas démocratique pour choisir ses propres candidats», a-t-il dénoncé.
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