La plupart des enseignants des écoles privées ont des statuts et se retrouvent déjà privés d’une partie de leur salaire du mois de mars et ils risquent de ne rien percevoir à la fin avril. Le Sudes/Enseignement privé suggère au ministère du Travail de mettre en place un dispositif d’enregistrement, de collecte et de traitement des plaintes de travailleurs lésés.

La crise provoquée par le coronavirus secoue le sous-secteur de l’enseignement privé et laïc frappé de plein fouet par cette pandémie. Outre la fermeture des établissements scolaires et universitaires, l’enseignement privé et laïc, et en premier rang le personnel enseignant, souffre du coronavirus. «Avec la fermeture de toutes les écoles à cause de la pandémie du coronavirus, de nombreux enseignants de l’enseignement privé laïc et franco-arabe, risquent de subir un sort aussi dangereux que le Covid 19: la privation des moyens de subsistance», alerte le Sudes/enseignement privé.
Dans de nombreux établissements privés d’enseignement, signale ce syndicat, beaucoup d’enseignants ont un statut précaire. «Ils sont sans contrat de travail en bonne et due forme, sans bulletin de salaire, avec des rémunérations disparates, bien loin de la grille des salaires de la convention collective. Par euphémisme, ces enseignants sont appelés, notamment par certains déclarants responsables, «des vacataires permanents», rapporte le communiqué du Sudes/enseignement privé.
Le syndicat craint que la «cupidité» de certains déclarants responsables les conduise à exploiter toute honte bue cette précarité, en refusant de leur verser leurs maigres salaires ou 70% de ceux-ci, conformément à l’article 3 de l’ordonnance n°001-2020 du 8/04/2020, aménageant les mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la pandémie du Covid-19. «Déjà, à la dernière fin du mois, la plupart des enseignants à statut précaire des écoles privées, n’ont perçu que la rémunération de deux semaines de travail au mois de mars. Alors que d’autres n’ont tout simplement rien reçu, ils risquent tout simplement de ne rien avoir en fin avril», précise le Sudes.
Fort de ce constat, le Sudes/Enseignement privé invite les autorités compétentes, en particulier le ministère du Travail, à être très attentif au sort «des enseignants à statut précaire des écoles privées qui, en réalité, font du travail au noir». Pour gérer au mieux et combattre efficacement cette «pandémie effroyable», le syndicat suggère au ministère du Travail, «la mise en place d’un dispositif d’enregistrement, de collecte et de traitement des plaintes de travailleurs lésés dans ce contexte particulièrement difficile pour tout le monde et qui exige de tous, un sens élevé de la solidarité et de l’humanisme».