Conséquence des attaques armées au Centre du Mali : Amesty international alerte sur un risque de catastrophe humanitaire

«Une catastrophe humanitaire !» C’est ce que risque le Mali. Amnesty international tire la sonnette d’alarme. Le premier juillet des groupes armés ont attaqué des villageois dans le cercle de Bankass, une région située au Centre du Mali. Ces attaques ont coûté la vie à 32 personnes.
«Si les attaques se poursuivent pendant la saison des pluies, qui atteint son point culminant en juillet et août, elles risquent de porter atteinte au droit au travail et au droit à la vie de nombreux agriculteurs», détaille dans un communiqué Amnesty international. Qui explique que «les moyens d’existence d’une partie importante de la population du Centre du Mali dépendent du travail effectué durant la saison des pluies. Le fait de laisser les civils, y compris les agriculteurs, sans protection face à ces attaques brutales, pourrait provoquer une crise humanitaire». Par conséquent, l’organisation internationale appelle «à renforcer la protection des civils».
Le film des attaques
D’après le communiqué d’Amesty international, les attaques ont eu lieu dans les villages de Panga Dougou, Djimdo, Gouari et Dialakanda. «Les assaillants se déplaçaient en convoi (au moins 60 motos et véhicules armés). Ils ont attaqué en premier Panga Dougou, faisant au moins un mort. Ils se sont ensuite rendus à Djimdo, où ils ont tué 15 personnes, et à Gouari, où ils ont fait 16 autres morts et quatre blessés. Les attaques se sont déroulées le 1er juillet entre 16 heures et 19 heures. Les assaillants se seraient emparés de bétail et de motos dans ces villages, selon des proches des victimes interrogés par Amnesty international. Au moment des attaques, l’Armée malienne n’était pas présente sur les lieux», précise le communiqué. Interrogé par Amesty international, le maire de cette ville explique ces attaques par l’absence des Forces de l’ordre. «Nous demandons le retour de l’Armée et de la gendarmerie, qui ont été redéployées ailleurs depuis janvier. L’absence des forces de défense et de sécurité met en péril la population de Diallassagou, ainsi exposée à des attaques à moto dont les auteurs sont rarement identifiés», a déclaré Amadou Guindo, maire de Diallassagou.
La situation en matière de sécurité s’est dégradée ces dernières années et le cercle de Bankass, où les homicides ont eu lieu, est l’un des plus touchés. Des groupes armés, comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) et Dan Na Ambassagou, et les forces de sécurité maliennes ont commis des atteintes aux droits humains en toute impunité. «Les attaques du 1er juillet ont été perpétrées au lendemain du renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), le 29 juin, à l’occasion duquel il a été demandé aux autorités maliennes d’accorder la priorité à la lutte contre l’impunité en cas de violations des droits humains et du droit humanitaire dans le Centre du pays, en engageant des poursuites à l’encontre des personnes soupçonnées d’avoir participé aux massacres qui ont fait des centaines de morts depuis le début du conflit», lit-on dans le document.