Le conflit ukrainien en cours pourrait avoir des conséquences néfastes sur la demande alimentaire du pays. Le Secrétaire exécutif du Réseau des organisations de lutte contre la soudure et l’endettement (Re­nolse), Samba Mbaye, a lancé l’alerte, appelant ainsi l’Etat à se mettre dans une posture d’anticipation pour amortir au maximum les désagréments. «La soudure commence à prendre des proportions inquiétantes et on a vraiment peur des aides alimentaires», craint le producteur agricole. Il s’exprimait en marge de l’As­sem­blée générale de Renolse, tenue jeudi à Thiès. Il expli­que : «Aujourd’hui, il y a une demande forte en céréales, surtout le blé avec lequel nous produisons notre pain. Le Sénégalais aime le pain. Même au niveau de nos villages reculés, on ne prend plus notre bouillie ou notre couscous le matin, mais on va chercher une baguette de pain. Et cette baguette est faite à base de blé. C’est sûr que ça va nous impacter négativement. On est en train de voir quel pourcentage de mil on mettra dans le pain, mais là aussi il y a un problème parce que le mil aujourd’hui coute très cher. Il coute entre 270 et 300 francs Cfa le kg. Et le mil déjà pilé on ne peut pas l’avoir à moins de 500 francs Cfa. Donc tout cela impacte négativement le marché.» Ce n’est pas tout, «notre pouvoir d’achat stagne. C’est même un affaissement du pouvoir d’achat». Et pour parer à toutes les menaces de famine et d’exode rural massif entre autres, le Secrétaire exécutif du Renolse de lancer un appel aux autorités étatiques pour un soutien diligent et conséquent qui permettrait à la population de faire face à cette situation catastrophique. «Il faut revoir au Sénégal, le plan de lutte contre l’insécurité alimentaire. Egalement la prise en charge de la souveraineté alimentaire. Un instrument que l’Etat doit mettre en place.» En plus, Samba Mbaye pense que l’Etat doit accompagner la Dyna­mique pour une transition agro-écologique au Sénégal (Dytaes), qui regroupe tous les métiers de l’agriculture, de la pêche et la production végétale. «Il faudrait que notre alimentation soit notre médicament. Pour cela il nous faut de bonnes pratiques», dit-il. Entres autres, M. Mbaye plaide l’augmentation de la subvention annuelle allouée à l’agriculture pour les paysans pratiquant l’agriculture biologique. Ceci, dit-il, pour améliorer la production agricole et assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) – nfniang@lequotidien.sn