Conséquences des élections de l’Amicale de la Fsjp : Le campus social, un champ de ruines

Le Coud a fermé ses portes, les restos ont baissé leurs rideaux, les étudiants contraints de déserter les amphis. Les élections de renouvellement du bureau de l’Amicale des étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques ont tourné au saccage. A la violence. A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’heure des renouvellements est le moment des batailles, de convoitises, où personne ne veut perdre ses privilèges. Cette année, 3 coalitions ont présenté leur liste, à savoir la Grande coalition gagnante de la renaissance (avec une vingtaine de listes), la Coalition article 119 du Cocc (Code des obligations civiles et commerciales) et la Coalition article 118 Lux mea lex essentiel. Alors que la Coalition article 118 et 119 du Cocc (Code des obligations civiles et commerciales) a été déclarée victorieuse avec 99,68%, la Grande coalition gagnante renaissance s’est retrouvée avec 0%. «Chose qui est naturellement inadmissible, inconcevable et vide de sens», explique Bassirou Sène, membre de la liste Renaissance. Selon lui, tous les participants au scrutin étaient d’accord que la plateforme Campusen, chargée de l’organisation de ses élections, est fiable et peut suffisamment assurer la sécurité des élections en toute transparence. Mais cela semble voler en éclats. «Comment se fait-il qu’une grande coalition comme Renaissance qui, depuis des années, à l’Université part en élection se retrouve avec un score de 0%», s’interroge-t-il. Il indexe les autorités de l’enseignement supérieur qu’il accuse d’impartialité dans la gestion de l’élection. «Elles nous avaient promis que la plateforme Campusen serait suffisamment sécurisée pour qu’il n’y ait pas de fraudes au moment des élections. Et d’ailleurs, c’est ce qui a fait que les élections ont été repoussées 3 fois de suite», a-t-il expliqué. Il enchaîne : «Tout ce qui s’est passé est entièrement de leurs responsabilités à cause de leur incompétence notoire. Maintenant, il faudrait qu’elles assument leurs responsabilités et qu’elles rétablissent les voix que les étudiants ont votées. Représenter les étudiants est un sacerdoce pour nous. On est dans l’obligation de porter ce combat estudiantin parce qu’ils ont confiance en nous. Nous réclamons notre victoire.»
Aujourd’hui, il règne une grosse tension dans les campus, social et pédagogique. Alors que la Grande coalition gagnante de la Renaissance, après 4 ans au pouvoir, conteste les résultats, la coalition Article 118 et 119 du Cocc balaie les accusations de fraude. «Nous avons gagné les élections et c’est tout. Quelle que soit la décision que va prendre l’Administration, nous on ne la regarde même pas. Nous regardons comment mettre sur place notre bureau dans les jours à venir», s’enthousiasme Marcel Diédhiou, coordinateur de cette liste. Comment expliquez-vous alors le 0% obtenu par vos rivaux ? «C’est à Campusen de justifier le 0%, mais nous n’avons rien à avoir avec ça. Je rappelle que les autorités devraient avoir l’élégance de sanctionner toutes ces personnes qui ont perpétrées ces actes de vandalisme à l’intérieur de la faculté et du campus social», explique M. Diédhiou.
Par Ousmane SOW – Stagiaire