Conséquences des inondations : Mbacké-Touba, le bouchon était trop long

L’édition de cette année va rester graver à jamais dans les mémoires des pèlerins. Ils ont souffert sur les routes, notamment à la veille du Magal de Touba. Rallier Touba via Mbacké fut un véritable parcours du combattant. Du fait des inondations, bien évidemment. Aucun détour n’est possible, ce qui fait que tout le monde fut forcé d’emprunter la route. Les milliers de véhicules, qui viennent des 4 coins du pays, forment une ligne interminable sur l’asphalte. Rien ne bouge. Tout est à l’arrêt. Il faut plusieurs heures pour espérer voir l’entrée de la ville sainte en passant par Mbacké. Il nous a fallu près de 4h pour franchir l’entrée de Touba. Une pile de voitures parquées sur l’asphalte constitue le décor. Ereintant !
Mbacké-Touba, c’est juste moins d’une dizaine de kilomètres. Habituellement, il est parcouru en moins de 15 mn. C’était une formalité pour les automobilistes. Toutefois, en ces temps de Magal où la concentration humaine est à son paroxysme, il faut plusieurs heures pour faire la distance. Cette année, c’est pire. Les inondations ont compliqué la situation. De 16h jusqu’à plus de 20h, on est coincés dans la circulation. On avance à pas de caméléon. 5 mètres de course et 45mn d’arrêt, c’est ce qu’il faut pour rallier Touba via Mbacké, distant de moins de 10 km. C’est éreintant ! Alors qu’il nous a fallu moins de 5h de route pour faire plus de 300km (de Tambacounda jusqu’à Mbacké) avant que ne commence le calvaire.
La mauvaise traversée
A cause des eaux, rallier Touba par Mbacké est un véritable parcours du combattant. La ville sainte est quasiment sous les eaux. Presque tous les quartiers sont touchés. Depuis l’ancien garage de Dakar en passant par la corniche jusqu’à Ndamatou au niveau de Niari Baye Fall et autres quartiers, ce sont des inondations notées. Les abords de la route sont tous occupés par les eaux. Des maisons entières englouties. Aucun passage possible. Même pour les deux-roues qui, habituellement, profitaient la moindre ouverture pour se faufiler. Les Jakartamen comme les charretiers bousculent les automobilistes sur l’asphalte. C’est le seul passage possible pour éviter l’enlisement.
Ce qui fait qu’aucune autre issue n’est possible si ce n’est la route. Et le fil des embouteillages grossit. Il arrive par moments que les moteurs des véhicules soient coupés pendant près d’une heure. Les bouchons sont énormes. Sur plusieurs centaines de mètres, la queue de véhicules s’étend à perte de vue. Diallo, chauffeur d’une voiture de marque Ford, trouvé debout à côté de son véhicule, explique : «C’est vraiment fatiguant, mais Serigne Touba en vaut la peine. Je suis dans la circulation depuis 14h, mais je n’avance pas. J’ai quitté Kaffrine aux environs de midi et jusqu’à présent je ne parviens pas à sortir de Mbacké.»
Sur les 2 voies situées à l’entrée de Touba, c’est le branle-bas. A ce niveau, ça ne bouge même pas. La 2ème voie, elle, est fermée, engloutie par les eaux. Du coup, la circulation est dense et bloquée. Les déplacements y sont quasi nuls. Ce sont des difficultés notées jusqu’au niveau de l’ancienne gare routière de Dakar. Partout, il y a de l’eau comme dans une mare.