Dans la banlieue dakaroise, les premières pluies ont provoqué d’énormes dégâts. Au-delà de pertes matérielles, on recense 2 morts.

Sale temps dans la banlieue dakaroise. Les fortes pluies qui se sont abattues dans la nuit du mercredi au jeudi ont causé des dégâts dans plusieurs quartiers. Et les conséquences sont dramatiques : 2 morts ont été enregistrés. A Pikine Nord, c’est une dalle qui s’est affaissée et a tué Marième Athie. A Cambérène, c’est une dame, âgée de plus de 80 ans, que les populations ont retrouvée morte. Selon des témoins retrouvés sur les lieux, elle se serait noyée. Une enquête est ouverte par la police pour élucider la cause de ce drame.
A la station d’essence de Yeumbeul, la situation dépasse les populations et automobilistes. Les eaux pluviales ont rendu toutes les routes impraticables, rendant la circulation impossible. Cela a poussé les automobilistes à décider de garer leurs véhicules pour éviter d’éventuels désagréments.
En tout cas, les complaintes s’élèvent dans toutes les localités. Par exemple, le stade Amadou Barry de Guédiawaye est devenu une piscine. La pelouse synthétique est couverte d’eau malgré les tuyaux de canalisation. Cette situation exaspère les équipes de navétane. A Thiaroye-Sur-Mer, la situation n’est pas reluisante : le cimetière est inondé. «Nous avons dormi à la belle étoile. Tous nos bagages sont exposés comme vous le constatez. Ici, l’Etat a oublié de régler le problème des inondations. Et nous demandons au chef de l’Etat d’envoyer ses éléments pour constater de visu le malheur qui nous frappe», soutient Souleymane Kanté, notable du quartier.
A Pikine Tally Boubess, une odeur nauséabonde s’échappe des poubelles complètement remplies d’eau. Dans tous les quartiers de Pikine, le constat est le même : l’eau a envahi les maisons. «Les élections arrivent. C’est le temps des règlements de comptes», soutient Dame Mbaye qui a passé la nuit à évacuer l’eau de sa maison. Khadim Touré, qui vit à proximité de l’arène nationale, est dans une colère noire. Elles sont 50 familles à se retrouver dans cette situation. «Après avoir investi des millions de francs Cfa, ce stade nous a porté non seulement préjudice du côté de sécurité, mais aujourd’hui avec les inondations», dit-il. Que faire pour régler cette situation au plus vite ? «Les stations de pompage ne fonctionnent pas encore. Certains n’habitent même pas dans la localité. Ils viennent d’ailleurs. Et tout cela, c’est la faute de l’Etat si nous sommes dans cette situation», regrette M. Thioune.
latifmansaray@lequotidien.sn