«Du pêcheur aux transformatrices et aux mareyeurs, toutes les personnes actives dans la chaîne de valeurs de la pêche artisanale sont touchées par cette crise qui aura des répercussions à long terme sur notre secteur. Plus que jamais, en cette période de crise, les bonnes décisions doivent être prises pour soutenir le développement durable de la pêche artisanale en Afrique». Ce cri d’alarme est de la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (Caopa). Selon ces acteurs de la pêche, la pandémie du Covid-19 et les mesures prises pour la combattre sont une source de difficultés et de souffrance pour les hommes et les femmes qui travaillent dans la pêche artisanale africaine. Pis, ajoute la Caopa, «certains gouvernements veulent relancer l’économie en continuant à donner la priorité aux industries polluantes au motif qu’elles génèrent d’importants gains économiques à court terme, comme l’exploitation de gaz et de pétrole offshore, l’aquaculture industrielle côtière, le tourisme de masse. Ces secteurs peuvent avoir des impacts négatifs sur la vie des communautés de pêche artisanale, les plus vulnérables dans cet environnement concurrentiel. Le développement de ces secteurs déplace souvent les communautés de pêche artisanale, réduit ou supprime leur accès aux ressources naturelles et leur contrôle sur celles-ci». C’est pourquoi cette organisation invite-t-elle les pays à reconnaître les conflits et les vulnérabilités inévitables que la croissance bleue produit et qu’ils organisent une discussion entre toutes les parties prenantes sur la manière dont ces conflits peuvent être traités. A en croire la Caopa, la crise de la pandémie et celle économique offrent la possibilité de repenser radicalement le développement côtier en Afrique et dans le monde, en créant un environnement porteur pour la pêche artisanale durable, par la mise en œuvre des directives de la Fao.