Les aliments insalubres constituent un véritable problème de santé publique. Chaque année, 425 mille décès liés à leur consommation sont enregistrés dans le monde, selon Pr Amadou Diop, enseignant au Département de pharmacie de l’Ucad.

Par Justin GOMIS – Pour permettre aux entreprises africaines, et sénégalaises en particulier, d’avoir accès au marché international et protéger aussi les personnes contre les maladies d’origine alimentaire, la Fao a initié hier un atelier de formation sur la normalisation. D’après Amadou Diop, professeur titulaire de chimio analytique  au Département pharmacie de l’université Cheikh Anta Diop,  il y a beaucoup de maladies d’origine alimentaire. «Il y a 425 mille décès par an liés à la consommation d’aliments insalubres dans le monde», a-t-il relevé.

Selon le représentant du Comité national du Codex, même si on n’a pas une idée exacte au Sénégal, «quand même le taux est important, surtout en ce qui concerne les enfants de 5 ans». A l’en croire, «c’est un problème parce que les aliments qui sont consommés par nos enfants, la plupart est importée et vendue dans des supermarchés». Abondant dans le même sens, Dr Mamadou Ndiaye,  vétérinaire spécialiste en sécurité sanitaire des aliments au Bureau sous-régional de la Fao à Dakar, souligne qu’une personne sur dix tombe malade dans le monde.

«Annuellement, 91 millions de personnes tombent malades», a-t-il dit.
Et comme les enfants sont  les plus vulnérables parce que leur système immunitaire n’est pas encore très  développé, il y a lieu  de normaliser.
C’est le sens de l’atelier de formation sur les dispositions de l’Accord de la Zlecaf en matière de Sps/Otc, de sécurité sanitaire des aliments, de certification et de traçabilité au profit des Pme du secteur alimentaire du Sénégal organisé par la Fao.

Il vise à renforcer les Pme par rapport aux normes sécuritaires des aliments pour surtout mieux être présent sur le marché. «Nous organisons cet atelier pour les sensibiliser sur les enjeux de la Zlecaf. Nous disposons d’un tissu de Pme extrêmement important au Sénégal qui assure plus de 90% des produits alimentaires au Sénégal», explique Mamadou Ndiaye.

Pour lui, ce secteur, qui peut générer des millions d’emplois, est sous-exploité. «Même si aujourd’hui, on peut se satisfaire d’un certain nombre, le potentiel est beaucoup plus important que ce qui est visé. Nous connaissons les difficultés d’emplois des jeunes qui font qu’il y a l’émigration clandestine. Mais tout cela peut être jugulé partiellement si nous arrivons à renforcer les entreprises. C’est pourquoi on a organisé cet atelier pour les sensibiliser sur les enjeux de la Zlecaf, mais aussi pour les doter d’outils qui leur permettent de satisfaire aux exigences du marché», a-t-il soutenu pour justifier l’importance de cet atelier dont le focus sera mis sur deux aspects, à savoir l’accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, et l’accord sur les obstacles techniques au commerce.
justin@lequotidien.sn