Consommation – Spéculation sur l’oignon : La Dci dénonce ce qui s’est passé à Touba

La Direction du commerce intérieur a condamné hier la spéculation sur l’oignon à Touba, où le kg est passé de 700 F à 2000, voire 2500 F. Aujourd’hui, la situation est redevenue normale, selon Oumar Diallo.Par Khady SONKO –
Les récentes spéculations constatées sur la vente de l’oignon, principalement à Touba à l’occasion du Magal de Darou Khoudoss, n’étaient pas justifiées. La Direction du commerce intérieur (Dci) a fermement condamné hier cette spéculation exagérée sur ce produit juste parce que la demande était forte sur une période de cohabitation qui marque la fin de la production locale d’oignons et l’ouverture des importations qui consacre la fin du gel.
«Les prix excessifs de 1500 et 2000 francs Cfa le kg constatés à Touba, sont le fait de spéculateurs véreux qui appliquent des marges de plus de 200%», a dénoncé hier Oumar Diallo en point de presse. Ce constat amer a motivé la descente de ses services de contrôle sur le terrain à Darou Khoudoss, où des saisies de sacs d’oignons ont été faites et le produit vendu sur place aux populations à 600 francs le kg. «Le prix étant en vente libre, le défaut de facture pour justifier la détention licite a été la principale infraction constatée», a déclaré le directeur du Commerce intérieur.
Tout a dégénéré lorsque les fortes pluies ont hypothéqué la qualité des stocks disponibles au niveau de la production locale. Ce qui a créé un gap sur la disponibilité de ce produit sur le marché.
Compte tenu de la faiblesse des stocks disponibles de l’oignon local sur le marché, il a été décidé d’ouvrir les importations le 13 août dernier. Les quotas ayant été attribués, il appartenait aux commerçants d’aller retirer leurs parts au niveau des stocks disponibles au port.
«Entre vendredi 12 et lundi 15 août, nous n’avons eu que 60 conteneurs sortis du port, le positionnement du produit sur le marché a connu un retard. Ce qui a occasionné la disparition progressive de l’oignon sur le marché local à jour j-1 du Magal au niveau de Darou Khoudoss», explique Oumar Diallo.
D’après lui, la situation est redevenue normale à Touba où le marché est normalement approvisionné en oignons. Cependant, il alerte : les prix de l’oignon vont monter à cause des difficultés rencontrées sur la disponibilité du produit importé en Hollande pour 90% et au Maroc. En Hollande, explique Oumar Diallo, l’offre à l’exportation a diminué à cause des mauvaises récoltes dues à la vague de chaleur en Europe, la lenteur des rotations des bateaux entraînant l’indisponibilité des conteneurs et la hausse du coût du fret maritime à cause de la hausse du prix du pétrole. Quant au Maroc, ses commerçants, ayant constaté l’augmentation de la demande des Sénégalais pour leurs oignons, ont tout bonnement monté les prix. Cependant, le grand défi pour la Dci reste de rendre disponible l’oignon, bien approvisionner le marché. Il faut donc définitivement s’attendre à avoir de l’oignon à un prix élevé.
A noter que les prix pratiqués par les grossistes importateurs varient entre 13 500 francs et 14 000 le sac d’oignons en raison de la hausse du prix du sac à l’international, qui est passé de 8 à 13 euros entre 2021 et 2022.
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