54% des sénégalais dont 62% des femmes sont des analphabètes, selon le ministre de l’Education nationale qui s’exprimait à la Ramaa dont les acteurs cherchent à mesurer les apprentissages en alphabétisation dans les 12 pays membres de cet espace.

Le taux d’analphabétisme est de 54% au Sénégal dont 62% de femmes. Le défi de la résorption du déficit de stock d’éducation de la population, résultant du faible taux d’instruction au lendemain des indépendances, reste donc à relever. Concernant les programmes d’alphabétisation, un taux de 70% d’acquisition a été noté lors de l’évaluation de la première phase de la Recherche action sur la mesure des apprentissages et alphabétisation (Ramaa) au Sénégal. «Nous nous satisfaisons de ce taux assez élevé mais au-delà, les informations issues de cette évaluation permettent de mieux calibrer nos programmes d’alphabétisation et de travailler sur un référentiel des compétences harmonisées et un guide d’usage du facilitateur en alphabétisation», a expliqué Serigne Mbaye Thiam en marge de la 2e conférence ministérielle de la Ramaa. L’enjeu, indique le mi­nis­tre de l’Education nationale et de l’apprentissage, c’est d’avoir un taux référentiel étant donné qu’il arrive qu’un individu bénéficie du programme d’alphabétisation et revient l’année suivante bénéficier du même programme. «Nous voulons avoir des ni­veaux de 1 à 3 par exemple pour ne pas répéter le programme.» Il s’agit aussi de favoriser une meilleure appropriation des outils conceptuels et méthodologiques par les acteurs tant au niveau central qu’au niveau local. S’y ajoute l’intégration des acquis en alphabétisation dans le système national de suivi et de traitement de l’information pour la reconnaissance, la validation de tous les apprentissages.
Le programme de l’espace Ramaa, composé de 12 pays d’Afrique, vise à développer des mesures d’évaluation des acquis en alphabétisation en vue de mettre à la disposition des pouvoirs publics, des informations quantitatives et qualitatives fiables et exhaustives sur les programmes d’alphabétisation. Il s’agit aussi, au-delà de l’accès dans les programmes d’alphabétisation, d’avoir des objectifs de qualité en ayant des instruments de mesure des apprentissages.
Au Sénégal, ce projet, mené en collaboration avec des universitaires, dispose d’une équipe nationale dédiée tout comme dans les autres pays membres représentés à la 2e rencontre ministérielle de l’espace Ramaa par les ministres maliens et béninois de l’Education ainsi que des représentants de ministres d’autres pays pour évaluer les progrès réalisés dans la phase I de Ramaa et fixer une feuille de route pour la deuxième phase. Les acteurs recherchent un engagement politique, technique et financier pour une pérennisation de ce programme au-delà du projet afin de pouvoir prendre en compte dans les programmes locaux, l’évaluation des apprentissages non seulement pour le formel mais aussi pour le non formel.
L’objectif de la Ramaa est d’instruire et de permettre aux jeunes et adultes, tous genres confondus, de lire, d’écrire et compter dans les 12 pays membres de la Ramaa, selon le directeur bureau régional l’Unesco à Dakar, Gwang-Chol Chang, qui souhaite un soutien au plus haut niveau des pouvoirs politiques.
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