C’est une équation à plusieurs inconnus. A un mois des élections législatives anticipées, une partie du territoire national est sous les eaux. Au regard de la situation, peut-on organiser une élection dans ces conditions ? Tentative de réponse ! Par Malick GAYE  – 

Un mois ! C’est ce qui nous sépare des élections législatives ! En effet, prévues le 17 novembre par décret présidentiel, il n’est pas certain que celles-ci auront lieu à date ! Il y a une part de doute quant à la tenue des élections législatives anticipées. Avec le fleuve Sénégal qui est sorti de son lit, les populations du Nord et de l’Est du pays vivent un calvaire. En effet, certains villages sont sous les eaux à cause de la crue. Qui continue son chemin vers Podor et Ndioum.
Si pour l’heure, le Dandé Mayo et Bakel paient un lourd tribut du fait de cette catastrophe naturelle, il n’est pas certain que Podor et d’autres localités ne vivront pas la même situation. Les 8 milliards de francs décaissés en urgence par le gouvernement en disent long sur les dégâts que cet aléa de la nature a engendrés.
Faut-il le préciser, les écoles qui sont dans les zones sinistrées ne sont nullement concernées par le slogan «Oubi tay diangue tay». Car des populations qui n’ont plus de maisons ont d’autres soucis que d’amener leur progéniture à l’école. Qui, elle-même, n’est guère épargnée par les eaux. Comment organiser une élection dans ces conditions ? S’interroger même est devenu indécent, au regard de la situation. Dans un peu plus de 10 jours, la campagne électorale doit normalement commencer. Que vont faire les candidats ? L’accès à certaines localités est juste impossible. Que va faire l’Etat ? Organiser une élection dans une partie du territoire et abandonner les autres ? Quelle sera la valeur juridique d’une élection organisée, en partie, sur le territoire national ? Voilà autant de questions que les autorités devraient prendre en charge. Si par malheur, les mêmes dégâts constatés à Bakel venaient à se produire à Podor, Ndioum et Saint Louis, va-t-on continuer le processus électoral, tout en sachant que l’opposition va sans doute contester les résultats en accusant le pouvoir de vouloir noyer ses bases électorales ?
En tout état de cause, la situation actuelle et ses perspectives ne plaident pas pour une tenue à date échue des élections législatives. Vouloir persister, c’est décrédibiliser le scrutin dont le régime se serait bien passé. Une prolongation ou un report des Législatives pourrait avoir une incidence sur le budget de 2025. En effet, plus l’Assemblée nationale tarde à être installée, plus ça impacte les finances publiques.
mgaye@lequotidien.sn