Les avocats de l’Etat sont montés au créneau hier «pour donner des éclaircissements à l’opinion par rapport aux recommandations du Comité des droits de l’Homme de l’Onu sur l’affaire Karim Wade». Le Bâtonnier Moussa Felix Sow a indiqué : «Avant, durant et après la décision de condamnation de Karim Meïssa Wade et de ses acolytes par la Crei le 23 mars 2015, ce dernier n’a eu cesse de tenter de discréditer l’Etat du Sénégal.»
Me Sow a rappelé que Karim Wade a été condamné «par une décision irrévocable suite au rejet de son pourvoi par la chambre criminelle de la Cour suprême le 20 août 2015». La robe noire a ajouté devant les journalistes : «Il est archi-faux de faire accroire l’idée que la décision du Comité des droits de l’Homme s’impose au Sénégal et que celle-ci suspend la décision de condamnation de M. Karim Meïssa Wade». Selon le Bâtonnier, le Comité «n’a donné aucune suite à la demande d’annulation par M. Karim Wade de la décision de condamnation de la Crei».
Le juriste a également soutenu que «les décisions des comités sont une interprétation des instruments internationaux. Cependant, elles contiennent des recommandations adressées à l’Etat partie concerné et ne sont pas juridiquement contraignantes». Par ailleurs, M. Antoine Diome, agent judiciaire de l’Etat, a répondu à ceux qui parlent de «revers» subi par l’Etat du Sénégal. Ainsi, il a lu la dernière décision de la Cour de justice de la Cedeao. Qui dit, selon lui : «La requête de M. Karim Wade dans ces aspects relatifs à l’examen des manquements de l’Etat du Sénégal à ses obligations communautaires est irrecevable pour défaut de qualité. L’arrestation et la détention de M. Karim Wade, fondées désormais sur une base légale, ne sont pas arbitraires et ne constituent pas une violation de l’article 6 de la charte africaine des droits de l’Homme. Par conséquent, la Cour ne saurait faire droit à sa demande de mise en liberté, la procédure étant pendante devant les juridictions nationales. Les demandes de réparation de M. Karim Wade ne sont pas fondées et sont par conséquent rejetées.» «Alors, pourtant le contenu de cette décision est très clair», a ajouté M. Diome. Qui s’est demandé : «Que n’aura-t-on pas dit pour vous expliquer qu’il s’agissait d’un revers subi par l’Etat du Sénégal ?»
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