Les habitants de Cambérène 2 ne dorment plus du sommeil du juste. Leur sommeil est hanté par la construction de deux stations d’épuration d’eaux usées au cœur de leurs lieux d’habitation. Lançant un appel aux autorités, les habitants de cette localité disent être prêts à mourir pour faire capoter ce projet, qui «viole» leur cadre de vie.
Les habitants de Cambérène 2 redoutent que la brise marine, qu’ils respirent, soit altérée dans le futur par l’odeur fétide en provenance des deux stations d’épuration en construction dans le quartier. Ce projet que l’Office national de l’assainissement (Onas) s’apprête à installer au cœur de leur quartier, ne les enchante pas. Ils ont décidé de s’opposer à leur matérialisation pour éviter les conséquences fâcheuses sur leur santé. Rouges de colère, ils dénoncent de «la méthode pas du tout orthodoxe» de l’Onas, qui veut établir ces deux infrastructures entre deux habitations sans au préalable tenir compte de certains aspects environnementaux. «Nous n’accepterons jamais que l’Onas construise ces deux stations de pompage sur notre lieu d’habitation. Tant que nous serons là, on ne laissera pas faire. Nous vous garantissons que les travaux ne vont pas se poursuivre, tout ce que les ouvriers de l’Onas creuseront, nous allons l’enterrer. Nous allons tout bloquer. Nous demandons aux autorités de réagir. Nous lançons un appel au ministre de l’Environnement pour qu’il intervienne avant que l’irréparable ne se produise. Nous ne comprenons pas qu’un jour que l’Office national de l’assainissement se lève pour vouloir faire sortir de terre deux stations d’épuration jouxtant nos maisons. On marchera sur nos cadavres pour faire aboutir ce projet. Je suis retraité, je n’ai rien à perdre», s’emporte Mansour Diallo, qui souligne «que ces stations d’épuration constituent de véritables bombes atomiques». Il attire l’attention des autorités sur le danger qu’elles représentent pour les populations de Cambérène 2, qui ne dorment plus du sommeil du juste en pensant aux effets négatifs que pourraient avoir sur leur santé et sur celle de leurs progénitures ces deux ouvrages destinés à «épurer» les eaux usées. «Nous ne voulons pas ce qui est arrivé aux autres nous arrivent. On a vu les conséquences néfastes que les stations d’épuration des eaux usées ont sur certains habitants. Nous connaissons la situation l’Unité 7. C’est pourquoi, nous tirons la sonnette d’alarme ! On exige l’arrêt du projet de construction de ces stations d’épuration. L’Onas veut empoisonner nos vies. Nous ne l’accepterons pas. Nous voulons vivre dans des conditions décentes à travers la préservation de notre environnement. C’est l’impact de ces stations d’épuration qui fait peur», ajoute le vieux, qui dénonce la démarche des responsables de l’Onas «dont les ouvriers ont entamé les travaux d’un canal d’évacuation des eaux usées sans s’adresser aux habitants du Cambérène 2 et à son chef de quartier».
Le chantier étant délimité par des zincs visibles sur des terrains attribués à un célèbre guide religieux qui n’est plus de ce monde, selon les habitants de Cambérène 2, qui ne savent pas à qui ces terrains à usage d’habitation ont été rétrocédés. Menaçant de prendre tous les moyens qui seront à leur disposition pour s’opposer à l’aboutissement de ce projet. Mamoudou Daf trouve «anormale la décision de mettre en place ces deux infrastructures qui symbolisent le manque de considération à leur égard». «C’est à n’y rien comprendre. Je demande si le Dg de l’Onas accepterait-il qu’on construise ces deux stations-là où il loge ? Je suis convaincu qu’il s’en opposera, il n’acceptera pas d’accueillir des ouvrages de cette nature chez lui. Qu’on se dise la vérité», argumente-t-il en proposant la délocalisation de ces ouvrages dans un lieu non-habité. «Le Daara est habité par les talibés, la mosquée est tout près, chaque jour que Dieu fait ceux qui fréquentent ce lieu de culte condamnent ce projet. Où est le ministère du Logement et de l’hygiène publique que le Président Macky Sall vient de créer ? On préfère mourir que de voir ces deux stations d’épuration sortir de terre. On ne peut pas se permettre d’investir des millions pour construire nos maisons et qu’on se lève pour dégrader nos vies et celles de nos progénitures», dénonce-t-il.
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