«On a beau faire des lois, qui sont d’ailleurs très bien faites, mais dans leur exécution, c’est là en fait qu’il y a des difficultés», a relevé le Gouverneur de Thiès, Saër Ndao, lors du lancement des consultations citoyennes sur la révision de la Loi agro-sylvo-pastorale et halieutique (Loasph), à Thiès.Par Cheikh CAMARA –
Le Gouverneur de Thiès a présidé, mercredi dernier, le lancement des consultations citoyennes sur la révision de la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale et halieutique (Loasph) dans la capitale du Rail. A cette occasion, Saër Ndao a regretté les difficultés notées souvent dans l’application de certaines lois.
«On a beau faire des lois, qui sont d’ailleurs très bien faites, mais dans leur exécution, c’est là en fait qu’il y a des difficultés. Nous avons vu que dans les comportements et les attitudes entre les acteurs qui doivent partager cette loi, il y a beaucoup de complications.» Et pour preuve, il invoque les conflits récurrents entre les agriculteurs et les éleveurs. Toutefois, souligne le chef de l’Exécutif régional, la Loasph porte ce qu’on appelle «l’économie rurale», au niveau de laquelle le Sénégal tire beaucoup de ses richesses, à travers le secteur de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche.
A travers ce Comité régional (Crd), précise le Gouverneur, il est prévu, avec l’ensemble des acteurs, de revoir un peu cette loi, discuter avec les concernés, voir les contraintes majeures, mais aussi récupérer et capitaliser les acquis, pour la refaire. «C’est juste une révision qui nous permettra d’être beaucoup plus en adéquation avec les réalités du milieu, parce qu’aussi l’économie rurale a beaucoup évolué. Actuellement, on vit ce qu’on appelle les coopératives agricoles qui constituent un lieu de prédilection de l’industrie agricole», a soutenu l’autorité administrative.
Cette loi a été adoptée depuis 2004 et il était prévu, qu’après 20 ans de mise en œuvre, il fallait s’arrêter pour faire le bilan et la réadapter au nouveau contexte.
Et aux yeux des acteurs, «depuis son adoption en 2004, les 52 engagements souscrits dans la Loasph connaissent des trajectoires différentes. Après vingt ans de mise en œuvre, force est de constater que cette loi, à la fois stratégique et institutionnelle, fait face à la lancinante question de son applicabilité et de son application effective».
Face à cette situation, le chef de l’Exécutif régional pense qu’il nous faut «agir par les actes, par la parole, mais, d’une autre manière, à savoir sur les consciences pour essayer de renverser la situation, de changer les comportements pour une meilleure adaptation de nos lois par rapport aux réalités du milieu».
Pour rappel, l’objectif général des consultations citoyennes est de co-construire une Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale et halieutique (Loasph) consensuelle tenant compte des enjeux de durabilité, d’équité dans la répartition des ressources et d’opportunités. Plus spécifiquement, il s’agira de «faire le bilan citoyen de la mise en œuvre de Loasph (2004-2024) ; partager le draft de révision de la Loasph ; préparer la contribution des acteurs pour le Crd spécial ; informer les acteurs de la prochaine tenue du Conseil supérieur d’orientation agro-sylvo-pastorale à mi-février 2025».
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