Les ex-travailleurs des In­dustries chimiques du Sénégal (Ics) seront en procès contre leur entreprise ce 21 décembre. L’origine du contentieux remonte en 2002 lorsque l’entreprise a décidé d’ouvrir son capital aux travailleurs leur permettant ainsi d’acquérir un  total de 32 763 actions. Au terme de cette opération, chaque employé intéressé par l’offre a pu acquérir un minimum de 15 actions à raison de 10 250 F l’unité, le total des actions sociales s’élevant à la somme de 335 820 750 F Cfa.
Cet espoir sera vite déçu parce que depuis cette transaction qui remonte à 15 ans, les pères de famille, aujourd’hui à la retraite, n’ont vu aucune trace de leurs actions. Pour défendre leurs intérêts, ils se sont regroupés autour de l’association des travailleurs et ex-travailleurs action­naires des Ics. Une tâche qui s’avère ardue puisque l’actionnariat des Ics a été réorganisé depuis le 7 juin 2015.
Depuis cette date, ne sont reconnus comme actionnaires que l’entreprise indienne In­dorama, qui détient 7 350 377 des actions des Ics, l’Etat du Sénégal 1 412 534, l’entreprise Ifco 639 014, et l’Etat de l’Inde 20 636 actions. Cette nouvelle reconfiguration de l’actionnariat des Ics ne fait aucunement mention des 32 763 actions des ex-travailleurs selon M. Dame Ba, président de l’association.
Face à cette situation, l’association, qui compte en majorité des personnes du troisième âge, craint que ce dossier ne soit rangé aux oubliettes si la majorité de ses ayants droit venaient à disparaitre. C’est pourquoi elle a opté pour  un règlement judiciaire et compte également élargir le combat à tous les travailleurs des Ics,  aux retraités des chemins de fer et à ceux de la Sotrac qui vivent une situation similaire. L’association dénonce par ailleurs, la situation qui prévaut aux Ics. A l’en croire, l’entreprise compte plus de travailleurs indiens que sénégalais. Selon M. Ba, «les Ics n’embauchent plus de travailleurs et le comble c’est qu’à la fin du mois, les chèques des salaires sont émis  au Sénégal, les fonds levés en Inde pour revenir payer les travailleurs».

nfniang@lequotidien.sn