Des huissiers, accompagnés des éléments de la gendarmerie, étaient hier dans les locaux de D-media. Ces derniers ont fait cette descente pour faire l’inventaire des biens de l’entreprise de presse, suite à un redressement fiscal dont a fait l’objet Bougane Guèye Dany, patron de ce groupe.Par Dieynaba KANE –

Ce fut une matinée mouvementée : Les locaux de D-média ont reçu, hier, la visite des huissiers accompagnés de gendarmes. Ils devaient faire l’inventaire du matériel en vue d’une éventuelle procédure de saisie. Les responsables de l’entreprise qualifient cette démarche d’acharnement contre leur organe. Sur Rfm, Simon Faye estime que c’est trop de déployer la gendarmerie rien que pour faire l’inventaire du matériel. Pour rappel, le patron de D-media, Bougane Guèye Dany a fait l’objet, de la part de la Direction générale des impôts et domaines (Dgid), d’un redressement fiscal. Selon Bougane Guèye Dany, ce sont 2,4 milliards qui lui sont réclamés. Depuis l’éclatement du dossier, M. Guèye parle de tentative d’élimination d’un leader politique.
Cette situation enrage les em­ployés de D-média. Simon Faye, rédacteur en chef de Sen Tv, raconte le film de la descente des pandores dans leurs locaux : «Ce qui s’est passé, c’est qu’on a reçu un huissier accompagné de gendarmes. Ils sont là pour répertorier tout ce qu’il y’a comme matériel dans l’immeuble, du rez-de-chaussée jusqu’au 5e. Ils ont fait leur travail avant de repartir. Il faut juste préciser que c’est la suite logique de l’affaire DMedia-impôts et domaines. C’est ce que m’a dit l’huissier. Le gendarme m’a demandé si j’étais au courant et je lui ai répondu par la négative. C’est dans ce contexte que j’ai appelé qui de droit pour voir la suite à réserver à cette situation». Il a enchainé, dépité par l’étalage d’autant de «forces» pour exécuter une tâche administrative : «Ce qui m’a étonné c’est l’armada qui a été déployée. On pouvait voir des gendarmes partout. C’est comme si l’huissier s’attendait à une certaine forme de résistance.»

Les raisons de la présence de la gendarmerie
Concernant la descente faite hier dans les locaux de D-media situés sur la Vdn par les huissiers en compagnie de la gendarmerie, une source bien informée soutient que tout s’est déroulé dans le respect de la loi. D’après cette dernière, le huissier en charge de ce dossier «a fait une opération de saisie des comptes bancaires, il s’est trouvé que sur les 25 banques de la place, Bougane Guèye a eu à fermer les 23 comptes au niveau de ces établissements financiers». Et notre source d’ajouter: « Il n’y a qu’un seul compte qui était actif et, sur ce compte-là, les gens ont trouvé environ 3 millions de F Cfa, très en dessous du montant à recouvrer ». C’est ainsi, renseigne-t-elle, que l’huissier a entamé la procédure pour la saisie des biens pour recouvrer les impôts. «Puisqu’il n’y a pas d’argent, il faut saisir les biens, les vendre pour recouvrer les impôts», a-t-elle expliqué. Qu’est ce qui explique alors la présence de la gendarmerie pour juste faire l’inventaire ? D’après notre interlocuteur, « l’huis­­sier s’était rendu le 7 octobre au siège de D-media pour faire l’inventaire afin de dresser un procès-verbal de saisie-vente, qu’il doit notifier à l’intéressé avant de programmer un jour de saisie». Seulement, informe-t-il, «quand il s’était présenté le premier jour, la directrice de D-Media, accompagnée de deux individus de forte corpulence, lui a signifié, après l’avoir fait attendre de 9h à 11h30, que Bougane Guèye a demandé qu’on lui refuse l’accès aux locaux». C’est donc face à ce refus que les huissiers «ont adressé une requête pour l’assistance de la force publique pour pouvoir faire l’inventaire comme le prévoit la loi». Ainsi, souligne notre source, c’est «pour éviter que les huissiers subissent une résistance physique qu’ils sont allés recueillir la gendarmerie comme le prévoit la loi».
Les personnes au fait de ces procédures ont tenu à noter que les réquisitions de la gendarmerie par les huissiers sont toujours payantes. C’est dire donc que l’huissier a dû payer pour que l’on mette des gendarmes à sa disposition.
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