Les populations de Dougar et Peacock vont faire face au juge des référés ce lundi. Lequel a été saisi par les Dougarois pour arrêter les travaux entrepris par la société immobilière sur le site objet du litige.Par Alioune Badara NDIAYE (Correspondant)

– Jour de vérité, ce lundi, pour les populations de Dougar dans le litige foncier qui les oppose à l’entreprise Peacock. Les deux parties vont en fait faire face au juge des référés pour un arrêt des travaux entrepris par Peacok investments sur des terres sur lesquelles elle «n’aurait aucun droit». C’est ce qu’a fait savoir dimanche Diop Ndour Ndiaye, mandataire des populations de Dougar dans cette affaire. «On a fait plusieurs démarches administratives et judiciaires. Et en fin de compte demain, on a rendez-vous devant le Tribunal pour un référé pour l’arrêt des travaux», a-t-elle indiqué. «Nous avons demandé au Tribunal d’arrêter les travaux parce que Peacok n’a pas le droit d’être à Dougar jusqu’à y construire des logements sociaux. Donc on veut que Peacock arrête les travaux et nous avons toutes les pièces justificatives pour qu’ils puissent se retirer du site», a poursuivi Mme Ndiaye. La dame s’est montrée optimiste quant à la décision qui sera rendue puisque la propriété supposée de Peacock sur le site est basée «sur du faux». «Ils ont un décret présidentiel à l’entrée de Diamniadio qu’ils ont laissé là-bas pour venir à Dougar (…) Ils disent qu’ils ont un décret présidentiel de 72 hectares avec publication au Journal officiel qui leur permet de s’installer à Dougar. Ils n’ont qu’à le sortir. S’ils l’avaient il n’y aurait pas tout ce problème», a-t-elle soutenu, tout en ne manquant pas de se plaindre d’agissements délictuels de certains fonctionnaires. «Ce sont les agents de l’Admi­nistration qui restent dans leurs bureaux, font ce qu’ils veulent et demain reviennent pour dire que c’est l’Etat. A chaque fois qu’il y a problème ils représentent l’Etat, mais quand ils sont dans leur bureau pour signer, ils ne représentent que leurs poches», a vigoureusement décrié Diop Ndour Ndiaye. Une médiation avait été tentée par le gouverneur qui avait dernièrement réuni autour de la table les deux parties. Peacock avait mis sur la table 107 millions de francs pour une indemnisation et la création d’une zone tampon de 10 hectares. «Les 10 hectares tampon, c’est un manège parce que concernant Peacock, sur ces 72 hectares, il a 15 hectares qui empiètent le village. Et c’est dans ces 15 hectares qu’ils vont raser pour morceler et donner aux habitants de Dougar ; ce n’est pas sérieux», a-t-elle dit. «107 millions de francs pour 72 hectares, ça ne revient même pas à 150 francs le mètre carré», a dit Mme Ndiaye pour botter en touche cette proposition. Les Dougarois, soutenus par les habitants des villages environnants et les activistes Guy Marius Sagna et Kilifeu, ont tenu une marche pacifique de leur localité à la mairie, sous l’encadrement de la gendarmerie. Vêtus majoritairement de t-shirts et brassards rouges, ils ont réitéré leur détermination à bouter l’entreprise immobilière de leurs terres au prix de leur vie.
abndiaye@lequotidien.sn