Chaque jour, des pages de l’«Histoire générale du Sénégal» sont déchirées par des familles religieuses qui dénoncent des à-peu-près. Hier, le porte-parole de Touba a demandé des rectificatifs sur la partie concernant Serigne Touba.

Sans doute, aucune œuvre n’est parfaite. Mais les corrections et la levée de boucliers commencent à vider l’Histoire générale du Sénégal de toute sa splendeur, à le conduire directement à la corbeille. A l’instar des autres familles religieuses et royales, celle de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul est montée au créneau pour contester la partie qui concerne la vie de Serigne Touba dans l’Histoire générale du Sénégal dont la rédaction a été cordonnée par le Professeur Iba Der Thiam qui s’échine à calmer les ardeurs. Hier, un chapitre de contestation a été rédigé par le porte-parole du Khalife général des Mourides : «Le dahira qui gère l’histoire de notre confrérie n’a pas été invité à la concertation. Si le Professeur Iba Der Thiam veut que son œuvre soit acceptée par les fils et petits-fils de Cheikhoul Khadim, nous lui demandons à ce que toutes les familles religieuses soient consultées afin d’obtenir une œuvre fiable. Nous ne sommes pas d’accord avec lui. Si M. Thiam ne recule pas pour consulter ceux qui sont habilités à donner la bonne information sur la vie de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, nous allons prendre toutes nos responsabilités afin que la bonne histoire de Serigne Touba soit connue de tous.»
Très direct dans son style, Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké n’a pas été tendre avec le Professeur Iba Der Thiam en soutenant que «l’écriture d’une histoire doit être fiable». A titre d’exemples, il cite un passage du livre qui serait erroné : «Il dit que Mame Cheikh Anta est plus âgé de Serigne Mame Thierno, alors que c’est tout à fait le contraire.» Que faire ? «Il faut relayer correctement une histoire pour renforcer la connaissance des générations futures et non créer de nouvelles polémiques. Cela n’a pas d’importance. Nous exigeons que ces écrits soient rectifiés d’autant plus qu’il y a certaines parties qui peuvent amener des conflits», tonne le porte-parole de Touba qui a fait cette déclaration en marge de la visite du ministre de l’Eau et de l’assainissement dans la ville sainte dans le cadre des préparatifs du Magal.
Correspondante