Le collectif Ñoo lank va tenir une grande mobilisation le vendredi 17 octobre 2025 à partir de 15 heures, du rond-point Sipres au rond-point Pentola (deux voies Liberté 6), pour dénoncer la cherté du prix de l’électricité. Ledit collectif, qui était en conférence de presse hier, informe que «cette mobilisation sera populaire, pacifique et déterminée». Parce que, soulignent les membres de cette organisation, «l’électricité n’est pas un luxe, c’est un droit social et un levier de développement». Et d’ajouter : «Et tant que l’injustice tarifaire persistera, nous resterons debout. Le Peuple ne reculera pas. Woyofal doit soulager, pas étrangler.»Par Dieynaba KANE – 

Face à la presse, Ñoo lank a insisté hier sur «la souffrance des populations face au coût insupportable de l’électricité» qui «est une réalité nationale devenue intolérable». Et de décrire la situation : «Depuis plusieurs mois, les Sénégalais vivent une injustice énergétique : factures exorbitantes, consommation jugée anormale du compteur Woyofal, pression économique sur les ménages, effondrement du pouvoir d’achat, asphyxie des Pme et des startups qui n’arrivent plus à supporter leurs charges. Cette situation n’est ni normale, ni acceptable, ni durable.» Il va marcher le vendredi 17 novembre à partir de 15h.
Le collectif Noo lank, qui dit avoir «choisi de mener une bataille citoyenne structurée, organisée et responsable», informe avoir «saisi les autorités concernées avant d’entamer une série de rencontres institutionnelles». C’est ainsi que, relatent les membres de cette organisation, le collectif a été reçu par la Convergence syndicale des travailleurs de la Senelec, regroupant l’ensemble des syndicats de l’entreprise, le Jeudi 9 octobre, par le Directeur général de la Senelec, dans le cadre des concertations officielles. Dans la même dynamique, il est souligné qu’à «la suite de cette audience, le Président du Conseil d’administration de la Senelec, Monsieur Habib Sy, a convoqué Noo Lank à une réunion du Conseil prévue ce mardi 14 octobre à 10 heures, avec pour ordre du jour exclusif la question du compteur Woyofal». Toutefois, le collectif précise «que la rencontre prévue avec le ministère de l’Energie a été reportée par souci de coordination interne au ministère». «Nous restons disponibles et attendons la nouvelle date», informe le collectif.
Par ailleurs, Ñoo lank a dénoncé «le système de tarification actuel» qui «est injuste et socialement insoutenable». «Le compteur Woyofal, bien que prépayé, reste trop cher. C’est un paradoxe injustifiable : on ne peut pas faire payer au même niveau quelqu’un qui paie avant de consommer. Woyofal donne une avance de trésorerie à la Senelec et élimine le risque d’impayés ; il doit donc bénéficier d’un tarif préférentiel et allégé. Sur toutes les tranches, le tarif Woyofal doit être réduit pour répondre à sa vocation : woyofal, c’est-à-dire soulager», déplore encore le collectif. Dans la même veine, l’organisation estime que «la tranche sociale actuelle, fixée à 150 kWh, est aujourd’hui dépassée et inadaptée à la réalité des ménages». Et d’indiquer : «Elle doit être portée à au moins 250 kWh, et la deuxième tranche à 350 kWh, pour soulager les familles. Le tarif appliqué aux Pme est excessivement cher et tue la compétitivité nationale. Des milliers de petites entreprises, qui constituent la colonne vertébrale de notre économie, travaillent à perte. Les startups, elles, ne peuvent plus faire de bénéfices : elles luttent simplement pour survivre et payer leurs charges. Nous demandons donc une réduction immédiate des tarifs appliqués aux Pme afin de préserver l’emploi et la production locale.»
Poursuivant leurs propos, les membres de Noo lank interpellent le gouvernement sur des mesures urgentes et structurantes comme «le paiement immédiat de la dette de l’Etat à la Senelec, l’augmentation de la capacité nationale de production pour réduire les délestages, la réduction progressive de la dépendance aux Ipp qui produisent près de 70% de l’électricité nationale, l’accélération du projet gazier Yakaar-Teranga pour réduire les coûts de production, la renégociation des contrats gaziers et énergétiques dans l’intérêt du pays, et transparence totale dans la gestion du secteur de l’énergie».
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