Contre la propagation du coronavirus – LA FIÈVRE DES RASSEMBLEMENTS : Serigne Bass Abdou Khadre sur l’annulation des manifs : «Un bon disciple ne dicte pas au khalife la conduite à tenir»

Face à l’épidémie de coronavirus, la communauté mouride ne renonce pas à célébrer ses évènements religieux. Et, la célébration hier du magal de Porokhane a été une occasion pour le porte-parole du Khalife général des mourides de dire aux nombreux fidèles qui s’étaient déplacés que le guide spirituel de leur communauté est très bien outillé pour apprécier la nécessité de procéder au report ou non d’un évènement mouride.
Ceux qui prônaient un report du magal de Porokhane, une journée de prières en la mémoire de Seyyidatouna Mame Diarra Bousso, mère du fondateur du mouridisme, devraient déchanter. A lire la réaction du porte-parole du Khalife général des mourides, on est en droit de savoir un bout de ce que pense Touba de la posture à avoir face à la présence du coronavirus au Sénégal.
Hier, jour de célébration du magal de Porokhane, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre devant le petit frère du Khalif, Serigne Issakha Mbacké, et d’autres dignitaires mourides, a tenu, depuis la cité religieuse de Porokhane, à apporter des précisions. Le porte-parole de Touba fait savoir que le 8ème khalife de Bamba est très bien outillé pour apprécier la nécessité du report d’un événement religieux mouride, en cas d’épidémies comme c’est le cas actuellement dans le pays.
«Le Khalife des sait ce qu’il doit faire»
«Le Khalife général des mourides sait ce qu’il doit faire. Serigne Mbacké Bousso nous avait dit de faire entièrement confiance à Serigne Touba. Il sait exactement ce qu’il y a lieu de faire», indique à nouveau en guise de rappel Serigne Bssirou Mbacké Abdou Khadre. Qui ne peut s’empêcher de faire un rappel à l’ordre à l’endroit des talibés mourides : «Un bon disciple mouride ne doit pas dicter au Khalife la conduite à tenir. Il n’attend de personne un conseil quelconque. Et, personnellement, je ne lui dirais jamais la conduite que je pense bonne à tenir.»
Faisant même dans le rappel, Serigne Bassirou évoquera l’invite faite, en son temps, à ses disciples par Serigne Touba, en conformité avec les souhaits exprimés par Seydina Omar Boun khatab, un des illustres compagnons du prophète Mohamed (Psl), de célébrer dans la sobriété et sans rassemblement le Gamou de 1918-1919. Cette volonté fut exprimée au moment où sévissait une nouvelle forme de peste, se remémore le porte-parole de Touba.